Une délégation gouvernementale somalienne de haut niveau a quitté, lundi Mogadiscio, pour La Haye, à la veille de l’audience cruciale à la Cour internationale de justice du 15 mars sur le différend avec le Kenya voisin.
La délégation à la CIJ est dirigée par le Premier ministre somalien, Mahdi Guled, accompagné du Procureur général, Suleiman Mohamud. L’équipe comprend également le prédécesseur de Mohamud, Ahmed Dahir.
La Somalie a traîné le Kenya devant la CIJ en raison de revendications rivales sur une partie riche en pétrole sur leur côte commune de l’océan Indien, suite à l’échec de Mogadiscio en 2014 de trouver une solution à ses disputes avec Nairobi sur la question.
En février dernier, le gouvernement kenyan a fait appel au tribunal de La Haye pour avoir plus de temps pour préparer sa défense dans le différend maritime.
Cette demande de Nairobi à la CIJ pour le report de la prochaine audience était le troisième appel du genre par le pays, à cause de certains défis pouvant saper ses préparatifs pour le dossier en question.
Il s’agit notamment de la pandémie actuelle de coronavirus et de la prétendue disparition mystérieuse d’une carte considérée comme essentielle pour déterminer la crédibilité de sa défense.
Entre septembre 2019 et juin 2020, le Kenya avait fait appel à deux reprises pour obtenir plus de temps pour constituer correctement son équipe de défense avant l’audience.
Après que ces demandes ont été favorablement acceptées par la CIJ, au grand dam des responsables de Mogadiscio, il a été annoncé que les prochaines audiences auraient lieu le 15 mars 2021.
La CIJ a clairement indiqué qu’elle n’accepterait pas de nouvelles demandes de report de ce dossier.
Les relations entre la Somalie et le Kenya ont été tendues ces dernières années, aboutissant à la décision de Mogadiscio de rappeler ses diplomates de Nairobi, invoquant une ingérence dans ses affaires intérieures.
Mogadiscio a accusé Nairobi d’ingérence dans sa région de Gedo, une allégation démentie par le Kenya.
Un rapport publié récemment par l’Autorité intergouvernementale régionale pour le développement (IGAD) semble absoudre Nairobi de tout acte répréhensible.
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