En visite à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, et son homologue russe Sergueï Lavrov, ont évoqué les grands axes de la coopération militaire entre les deux pays.
La Russie déroule le tapis rouge au Mali. Sur invitation du chef de la diplomatie russe, Abdoulaye Diop effectue une visite à Moscou du 10 au 12 novembre 2021. Les grands axes de ce voyage assez médiatique ont été dévoilés lors d’un point de presse animé par les deux ministres des deux pays.
D’emblée, les deux pays envisagent des « projets d’envergure » sur la base des accords de défense pour lutter contre le terrorisme au Mali. En plus des équipements militaires, « la Russie va aussi continuer la formation des cadres militaires maliens », a assuré Sergueï Lavrov.
Lavrov a aussi annoncé le soutien de la Russie pour aider la junte malienne à faire face à la menace sécuritaire argument brandi par les autorités maliennes pour justifier le report de la présidentielle et des législatives du 27 février 2022. « Nous comprenons la nécessité de renforcer la lutte anti-terroriste. Nous comptons mettre à la disposition du gouvernement du Mali un certain nombre d’équipements. Nous allons faire tout ce qui est possible pour éviter que la menace terroriste pèse sur la structure de l’État ».
La Russie qui siège au Conseil de sécurité des Nations unies avec droit de veto, a appelé l’organisation onusienne à privilégier le dialogue avec les pays en crise en Afrique et exclure toute ingérence dans les affaires intérieures de ces pays. Sergueï Lavrov a dit avoir accepté volontiers l’invitation de son homologue Abdoulaye Diop à se rendre au Mali.
Pour sa part, le ministre Abdoulaye Diop a expliqué que sa présence dans la capitale russe consiste à donner une « impulsion à la coopération de défense et de sécurité » entre les deux pays. Au moment où la France annonce la fin de Barkhane avec la fermeture de ses trois bases militaires au nord Mali, Abdoulaye Diop évoque la nécessité pour son pays d’avoir les capacités nécessaires pour se défendre.
« C’est une relation qui n’est dirigée contre personne mais qui est censée prendre en charge les préoccupations des Maliens pour assurer leur propre sécurité. Une relation qui est censée défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali d’un côté et de l’autre, renforcer la stabilité de notre pays, mais aussi trouver une relation gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial », a-t-il fait savoir.
Moscou a procédé le mois dernier à la livraison d’équipements militaires selon le ministre Abdoulaye Diop, qui précise que son pays n’est pas en train de « sous-traité » sa sécurité à travers cet accord de coopération militaire avec la Russie.
A ce titre, le ministre malien des Affaires étrangères a fermement démenti la signature d’un contrat avec la société paramilitaire russe Wagner, précisant que la relation entre le Mali et la Russie est une « relation d’État à État ».
CD/APA