L’Éthiopie a rejeté les récentes allégations de l’Égypte concernant le remplissage du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD), les qualifiant d’« infondées ». La controverse reprend.
Dans sa correspondance envoyée récemment au Conseil de sécurité de l’ONU et signée par l’ambassadeur Taye Atske-Selassie, ministre des Affaires étrangères, l’Éthiopie a réitéré sa position selon laquelle « l’utilisation des ressources naturelles relève de la juridiction nationale des États » et que les différends relatifs aux eaux transfrontalières devraient être résolus par le biais de « mécanismes bilatéraux et régionaux ».
La lettre dont APA a pris connaissance mardi informe également le Conseil de sécurité des Nations Unies que l’Éthiopie a déposé le sixième instrument de ratification de l’Accord-cadre de coopération (ACC) sur le bassin du Nil le 14 août 2024, faisant officiellement entrer en vigueur l’ACC et établissant la Commission du bassin du Nil.
L’Éthiopie a qualifié cet événement de « développement historique » pour l’utilisation équitable du Nil et a encouragé l’Égypte à « ratifier l’accord-cadre de coopération et à apporter des contributions positives ».
Cette réponse fait suite à une lettre adressée par l’Égypte au Conseil de sécurité des Nations Unies, dans laquelle le ministre égyptien des Affaires étrangères exprimait son « rejet catégorique » des actions de l’Éthiopie au cours de la cinquième phase de remplissage du barrage.
L’Égypte a fait valoir que les actions de l’Éthiopie « violent les règles et les principes du droit international » et enfreignent la Déclaration de principes (DOP) signée en 2015 par l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie.
L’Éthiopie a répliqué en rejetant les accusations de l’Égypte, déclarant que la lettre contient une « litanie d’allégations infondées ».
Le Caire a déclaré qu’il serait prêt à défendre sa part naturelle d’eau du Nil si celle-ci était compromise par le barrage GERD de l’Éthiopie.
Addis-Abeba maintient que les craintes de l’Égypte sont infondées.
L’Éthiopie construit le barrage GERD depuis 2011 dans le but de soulager le déficit énergétique permanent du pays et d’exporter de l’électricité vers ses voisins.
La menace d’une éventuelle attaque aérienne de l’Égypte sur le barrage a incité l’Éthiopie à acquérir un système de défense aérienne auprès de la Russie et d’Israël et à l’installer sur le site.
En vain, l’Égypte avait déjà tenté de convaincre Israël de ne pas vendre son système de défense aérienne à l’Éthiopie.
MG/as/lb/Sf/te/APA