Après des années de rénovation, l’Africa Hall, le lieu de naissance emblématique de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), va être inauguré.
Lieu de rencontres à Addis-Abeba depuis les années 60, l’Africa Hall va être inauguré. Commandé par l’empereur Hailé Sélassié Ier, ce chef-d’œuvre moderniste d’Arturo Mezzèdimi de 1961 a été conçu comme un lieu où les Africains pourraient se réunir pour délibérer sur des questions urgentes : l’indépendance, la liberté, le développement et un avenir plus radieux.
En tant que siège de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), il a accueilli d’innombrables conférences depuis la signature, en 1963, de la charte de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) par les chefs d’État africains et la création de l’OUA, précurseur de l’Union africaine (UA).
La signature de la charte au Panthéon africain est considérée comme une réalisation significative de l’unité dans l’histoire postcoloniale du continent.
C’est à l’occasion du 50ᵉ anniversaire de la CEA que l’initiative de rénovation de l’Africa Hall en tant que « monument de l’histoire africaine » a été lancée en collaboration avec l’UNESCO, la Commission de l’Union africaine et le gouvernement de l’Éthiopie.
Avec le soutien d’experts nationaux et internationaux, la CEA a achevé l’étude de faisabilité et la conception du projet en 2014. La 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé le projet de rénovation et a confié sa mise en œuvre à la CEA.
Grâce à un plan de rénovation ambitieux et à un vaste plaidoyer auprès des États membres, une cérémonie de pose de la première pierre a renforcé l’importance culturelle de ce patrimoine, qui représente un potentiel touristique pour l’Éthiopie. Malgré la pandémie de Covid-19, les travaux de rénovation de l’Africa Hall se sont poursuivis. Cette salle de conférence de pointe a lentement émergé en une installation moderne, dotée d’un nouveau centre pour les visiteurs et d’une exposition permanente, tout en respectant la vision architecturale et artistique des années 1960.
Les contributions volontaires d’États membres tels que le Mali et le Portugal ont permis de renforcer la rénovation. Par exemple, le Portugal a contribué à la restauration du triptyque du maître éthiopien Afework Tekle, un chef-d’œuvre de vitrail artistique qui se trouve à l’entrée de l’Africa Hall et qui a pour thème « La libération totale de l’Afrique ».
Commandé par feu l’empereur d’Éthiopie Hailé Sélassié Ier et inauguré en 1961, ce vitrail mural de 150 mètres carrés illustre les défis, les aspirations et l’avenir de l’Afrique. Les experts la considèrent comme « une étude extraordinaire sur l’âme du continent qui, au fil des ans, s’est efforcé de revendiquer son propre destin ». D’autres expressions artistiques, offertes principalement par les États membres, y seront exposées.
Après l’inauguration, des événements parallèles seront organisés, dont le point culminant lors de la Journée des Nations Unies, le 24 octobre.
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