La présidente de l’Assemblée nationale de France, Yaël Braun-Pivet, s’engage à examiner avec soin ce texte de loi « emblématique ».
Invitée d’honneur à la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire 2023 de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, à Abidjan, Yaël Braun-Pivet, a assuré de la restitution des objets d’art ivoiriens réquisitionnés par la France.
Yaël Braun-Pivet s’exprimait, ce lundi 3 avril 2023, en présence de plusieurs personnalités de premier plan, dont le vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, et le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.
« Notre nouveau partenariat culturel est aussi patrimonial, comme l’attestent déjà de récentes restitutions d’œuvres d’arts ou des témoignages du passé africain », a déclaré Yaël Braun-Pivet, qui effectuait son premier discours dans un Parlement hors de France et sa première visite en Afrique.
La cheffe de l’Assemblée nationale de France a fait savoir que le président de la République française, Emmanuel Macron, a déjà annoncé une loi-cadre sur les restitutions d’œuvres d’art qui sera prochainement soumise au Parlement français.
Elle a pris l’engagement que l’Assemblée nationale française « examinera avec soin ce texte emblématique et bientôt le fameux tambour parleur, le tambour Djidji Ayokwé pourra de nouveau entendre sa voix en terre Ebrié, amplifiant pour l’ensemble du continent un processus régulier et bien encadré dans lequel restitution rimera avec valorisation ».
Là encore, dira-t-elle, « en matière de muséographie et de conservation, l’expérience et l’expertise se partagent sans dommage, loin de s’amoindrir, elles se renforcent dans l’échange » entre les citoyens.
« Dans notre partenariat culturel nous devons collectivement affirmer comme fondamental le droit à la vérité qui à l’heure du numérique va plus loin que la seule liberté de la presse », a-t-elle ajouté, réitérant que « la France est partenaire de l’Afrique et partage avec elle des intérêts vitaux ».
Pour elle, « le nouveau partenariat franco-africain est aussi culturel, ce qui revêt une importance stratégique en ce nouveau millénaire pour l’image, la notoriété, l’invention (qui) sont devenues créatrices de valeurs ajoutées ».
« De nos jours, les arts, la mode, le cinéma, l’animation, l’univers des jeux vidéo n’appartiennent déjà plus aux Nations. Ils synthétisent les influences multiples et les cultures africaines y exercent leurs attraits », a-t-elle fait observer.
« C’est dire que notre partenariat culturel n’est plus seulement institutionnel, il recouvre aussi de véritables industries créatives qui donnent leurs chances à nos jeunes et renouvellent le goût, la vision, les perceptions même de nos concitoyens en un vaste échange interculturel », a-t-elle poursuivi.
Dans son allocution, elle annoncera que « la future maison des mondes africains à Paris contribuera à mettre en lumière la vitalité et le dynamisme » des jeunes créateurs sur le continent. Cet espace se veut d’ailleurs une plateforme où l’Afrique pourra faire briller son génie culturel.
Réquisitionné en 1916, plus de quatre décennies avant l’indépendance du pays, le tambour parleur Djidji Ayokwé, long de 3,31 m et d’un poids de 430 Kg, a été transféré en France, et se trouve actuellement au Musée Jacques-Chirac du Quai-Branly, à Paris.
AP/APA