Le concours Summer Pencc, porté sur les fonts baptismaux par le réalisateur Adam Sie, suscite des vocations en offrant la possibilité à moult jeunes passionnés de cinéma d’éclore leur talent brut.
Comme un symbole, le théâtre national Daniel Sorano a été le lieu d’expression, le 6 octobre 2019, des quatre équipes de la capitale, à savoir Ouakam, Yembeul, Grand-Dakar et Guédiawaye, finalistes de la 4ème édition de Summer Pencc.
Cette compétition de courts métrages, organisée durant les grandes vacances, permet entre autres aux jeunes de mettre à nu des tares de leur société comme le viol, la mendicité forcée des enfants, les grossesses précoces et les violences conjugales. Au préalable, ils sont notamment initiés à la production audiovisuelle, numérique et cinématographique.
Adam Sie, l’initiateur de Summer Pencc, en partageant son expérience, espère attirer beaucoup de filles dans le septième art. « Quand on observe l’espace audiovisuel sénégalais, on constate qu’il y a plus d’hommes que de femmes. Par exemple, on trouve rarement les femmes derrière la caméra. C’est ce gap que je veux combler en formant de nombreux enfants surtout des filles », souligne le fondateur de Sie Sky Pictures Entertainment.
Petit-fils de Serigne Abdoul Aziz Sy « Dabakh », Khalife général des Tidianes (confrérie musulmane du Sénégal) de 1957 à 1997, Adam dont la mère est Sierra-Léonaise, avoue que « ce n’est pas facile parce que l’audiovisuel coûte excessivement cher. Mais grâce à l’appui de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique), les participants utilisent des équipements professionnels » dans le tournage des différents films.
Le budget annuel de Summer Pencc, qu’Adam Sie finance à 95 %, est évalué 24 millions F CFA. Le réalisateur du film « Le cheval blanc » nourrit l’ambition de voir ses produits participer au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
Au Sénégal où certains sujets sont tabous, « les enfants peuvent dire ce qu’ils pensent par le biais du cinéma parce que, bien souvent, on décide sans les consulter », fait noter M. Sie.
Acteur dans la team de Grand-Dakar, Bachir Baylo dit avoir acquis « beaucoup d’expérience » en participant à Summer Pencc qu’il considère comme « une émission faisant avancer le cinéma » de son pays.
Ce jeune plein d’assurance rêve en grand : « Je souhaite faire partie de ceux qui vont révolutionner le cinéma sénégalais. Grâce à Summer Pencc, je suis désormais convaincu que je peux être un grand acteur. J’aimerai faire carrière dans le cinéma ».
Au terme des joutes, l’équipe de Ouakam a gagné la finale de la 4ème édition de Summer Pencc devant Yembeul, Grand-Dakar et Guédiawaye. Le parrain de cette année était Racine Talla, le Directeur Général de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique).
ID/te/APA