De par sa vocation de promotion des œuvres cinématographiques du pourtour méditerranéen, le Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger cinéma affiche l’ambition de favoriser l’émergence de jeunes talents qui se projettent dans une carrière cinématographique.
Par Hicham Alaoui
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Centre Cinématographique Marocain (CCM), organisateur avec brio de ce festival, a initié un atelier de formation des jeunes cinéastes, qui poursuivent leurs études à l’Institut supérieur des Métiers de l’Audiovisuel et du Cinéma (ISMAC) de Rabat, et qui sont encadrés par des professionnels aguerris, le but étant est de donner aux participants les outils et les règles du genre et de les accompagner dans les différentes étapes de la réalisation de leur projet.
L’atelier, qui rassemble un groupe de 13 jeunes talents en filières « réalisation et production », s’articule autour de l’écriture jusqu’à l’écran en passant par l’écriture du scénario à partir du pitch (courte synthèse d’un projet), la production de l’œuvre et sa commercialisation, et tout cela se passe dans un cadre convivial et un climat jovial, a tenu à assurer à APA, M. Abdou Masnaoui Nassib, acteur, réalisateur et professeur, chef de la filière production à l’ISMAC, qui encadre cet atelier.
« J’encadre cet atelier en compagnie de deux Français de la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), l’objectif étant d’accompagner ces jeunes talents à réussir leur futur cinématographique et de leur baliser le chemin vers la production et la réalisation de films notamment les court-métrages », a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter que cet atelier se déroule dans un « cadre méditerranéen », et s’inscrit dans cette dynamique et l’effervescence que connait le cinéma méditerranéen, qui est en pleine mutation et en développement continu. « Certainement on veut que ces étudiants soient au fait des problématiques, des thèmes à aborder, des techniques à utiliser pour concocter leur œuvre cinématographique », a-t-il souligné.
Il s’agit également de l’identification du sujet du court-métrage et la mise en place d’une méthodologie de travail basée sur la structuration du film en scènes pivots.
Bien que chaque étudiant soit porteur de son propre projet, les séances d’atelier permettront à tous les stagiaires de prêter leur analyse au projet des autres. Un échange qui favorise la dynamique de création et qui permet à chacun de confronter ses points de vue et ses choix, a ajouté l’acteur et le réalisateur Abdou Masnaoui Nassib.
« Ce laboratoire est, sans nul doute, une idée forte à porter pour contribuer à l’émergence de ces nouveaux talents et à des formes d’expression artistique plus libres », a-t-il estimé, appelant les jeunes cinéastes à travailler « dure » et surtout s’exprimer par rapport à leur vision personnelle.
Revenant sur le Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger, qui souffle sa 17ème bougie, M. Abdou Mesnaoui, qui est aussi Docteur en communication audiovisuelle, a estimé que ce rendez-vous cinématographique contribue à l’évolution du cinéma méditerranéen et à inciter la nouvelle génération à développer ce cinéma.
« Quelque soit la qualité de la production, il y a de nouvelles idées, de nouveaux thèmes abordés et je pense que les cinéphiles et les producteurs ont beaucoup de choses à dire dans l’avenir », a-t-il enchainé.
Pour rappel, Abdou Nassib est le réalisateur du court-métrage « Safsata ou Sophisma » qui a remporté le prix du meilleur film étranger au 3ème Festival de court-métrage de la Linéa de la Concepcione en Espagne et le prix du meilleur scénario au Festival de Saidia au Maroc.
Pour sa part, l’étudiant Ali Barakat (20 ans), qui poursuit ses études à la filière « réalisation » à l’ISMAC, a indiqué que cet atelier a permis au groupe de s’informer de façon plus développée des étapes de production d’un court-métrage du début jusqu’à la fin (Pitch, synopsis, séquencés, scénario, réalisation, production….) .
Le jeune talent n’a pas caché son ambition de « faire évoluer le cinéma et réaliser des films marocains de haute facture tout en s’inspirant des grandes écoles de cinéma mondial, notamment américaine ».
Sa collègue, Salma El-Ouafa, étudiante en 3ème année à l’ISMAC à Rabat, n’a pas été moins ambitieuse que lui en formant le vœu que cette jeune génération puisse porter haut l’étendard du cinéma marocain. « Mon ambition est de changer la vision du cinéma au Maroc et d’encourager les Marocains à venir au cinéma et voir la production cinématographique nationale », a-t-elle convoité.
La 17ème édition du festival méditerranéen du court-métrage, qui a démarré lundi 30 septembre, prévoit un programme riche et varié avec la projection d’une panoplie de films dont 46 court-métrages en compétition officielle venus de 17 pays méditerranéens. Cinq films marocains sont en compétition.
Les films en compétition vont concourir pour remporter le « Grand prix », les prix du « jury », de la « réalisation », du « meilleur scénario », du « meilleur rôle masculin » et du « meilleur rôle féminin ».
Ainsi le « prix des jeunes » sera attribué par les étudiants réalisateurs participant au festival, dans le cadre d’une séance dédiée spécialement aux films des écoles.
Par ailleurs, cette manifestation prévoit aussi l’organisation de plusieurs sections dont une intitulée «Compétition». Celle-ci est ouverte aux productions réalisées par des cinéastes méditerranéens, un spécial « court métrage marocain », une leçon de cinéma, des débats autour des films en compétition ainsi que d’autres activités en parallèle.
HA/APA