Le long métrage « Green Border » de la réalisatrice polonaise Anieszka Holland a remporté le Grand Prix de la 20ème édition du Festival international Cinéma et Migrations, qui a pris fin samedi soir à Agadir.
Le rideau est tombé samedi soir sur la 20e édition du Festival international Cinéma et Migrations, organisé à Agadir, consacrant le long métrage Green Border de la cinéaste polonaise Agnieszka Holland. Ce film poignant, présenté en noir et blanc sur une durée de près de 2h30, a décroché le prestigieux Grand Prix du festival, confirmant ainsi l’impact de son récit saisissant sur le public et le jury.
Sorti officiellement le 27 mars, Green Border plonge les spectateurs dans une immersion troublante à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, un lieu devenu tristement emblématique des drames migratoires contemporains. À travers des récits entremêlés de petites tragédies humaines, de racisme ordinaire et d’espoir persistant, Agnieszka Holland – reconnue pour ses œuvres marquantes comme Le Complot (1988), Europa Europa (1990) ou encore L’Ombre de Staline (2019) – propose une réflexion magistrale sur les réalités des circuits migratoires.
Parmi les autres distinctions majeures de cette édition, le Prix de la meilleure réalisation a été attribué au film Ghost Trail, une coproduction franco-germano-belge signée Jonathan Millet. Le Prix du meilleur scénario, quant à lui, est revenu à L’histoire de Souleymane, réalisé par le Français Boris Lojkine.
Deux mentions spéciales ont également été décernées à des œuvres qui ont marqué les esprits : Asfour Jenna de Mourad Bencheikh et Xoftex de Naaz Deshe.
Dans la catégorie des courts-métrages, le Grand Prix a été attribué au film Suleyman, réalisé par Mehdi et Yanis Hamnane (France). Les films No Key de Walid Mesnaoui, À court de mots de Lara Pinta, et La Sirène de Marie d’Achraf Ajraoui ont chacun reçu une mention spéciale. De plus, un Prix spécial « Progettomondo » a été décerné au court-métrage Tsutsue d’Amartei Armar, une production franco-ghanéenne.
Côté performances, le Prix du meilleur rôle féminin a été décerné à Camélia Jordana pour son interprétation dans Avant que les flammes ne s’éteignent de Mehdi Fikri. Pour la meilleure interprétation masculine, Abou Sangaré et Adam Bessa ont été récompensés pour leurs rôles respectifs dans L’histoire de Souleymane et Ghost Trail.
La cérémonie de clôture a également été marquée par un vibrant hommage à deux figures incontournables du cinéma marocain : l’auteur, réalisateur et producteur Ahmed El Maânouni, ainsi que l’actrice maroco-canadienne Houda Rihani.
Cette 20e édition, organisée du 11 au 16 novembre, a bénéficié du soutien de plusieurs partenaires, parmi lesquels la Wilaya de Souss-Massa, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, la région Souss-Massa, le Conseil préfectoral et la commune d’Agadir, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, ainsi que le Centre cinématographique marocain. Un événement qui illustre, encore une fois, la richesse des regards croisés sur les migrations et la puissance du cinéma comme vecteur de dialogue et de sensibilisation.
MK/te/APA