Le projet d’engagements de la Côte d’Ivoire pour l’achèvement des objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) de 1994 a été validé, mercredi, au cours d’un atelier qui a rassemblé à Abidjan l’administration publique, les institutions nationales, la société civile et les partenaires techniques et financiers du pays en prélude au sommet qui se tiendra du 12 au 14 novembre 2019 à Nairobi au Kenya.
Ce Sommet de haut niveau de Nairobi portera sur les « engagements » et les « actions » en réponse à la Déclaration politique adoptée lors de la 52ème session de la Commission de la population et du développement des Nations Unies, et qui appelle à « la mise en œuvre complète, efficace et accélérée du Programme d’action de la CIPD et de l’Agenda 2030 pour le développement durable ».
Ces assises de la capitale kenyane se focaliseront sur un ensemble d’engagements globaux, conclus après un processus de consultations, au sein des différents pays, afin de faire progresser collectivement le programme de la CIPD et d’achever les «tâches inachevées ».
En 1994, il y a 25 ans, 179 pays ont adopté un Programme d’action historique lors de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), tenue au Caire en Egypte.
Ce programme d’actions a transformé la manière dont les liens entre population, réduction de la pauvreté et développement durable ont été abordés, plaçant les droits, les besoins et les aspirations des êtres humains au centre du développement durable.
Joseph N’grouma Tano, Directeur de cabinet adjoint de la ministre ivoirienne du Plan et du développement a noté avec « beaucoup d’intérêt l’implication des leaders religieux » dans l’élaboration de ce projet d’engagements validé et qui sera présenté à Nairobi par la ministre Nialé Kaba. « Nous allons tenir compte de l’ensemble des observations avant le voyage de Nairobi » a promis M. Tano, ajoutant que la Côte d’Ivoire a pris douze engagements comme les autres pays.
Pour sa part, le Représentant-résident du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP ou UNFPA en anglais), Casper Peek, a situé à l’entame des travaux, les enjeux de ce sommet de Nairobi qui « vise à galvaniser les partenariats et les engagements ». «On va accompagner la Côte d’Ivoire et le gouvernement par des moyens techniques» a conclu le diplomate onusien.
En 2015, la communauté internationale a réaffirmé cet engagement de placer « les personnes, la planète et la prospérité» au centre du développement durable et de ne laisser personne pour compte, en adoptant l’Agenda 2030 pour le développement durable et les Objectifs du développement durable (ODD).
« Dans ces différents points d’engagements, tous les aspects liés aux politiques publiques qui sont déjà mises en œuvre en Côte d’Ivoire ont été prises en compte. Elles passent par les questions liées à l’éducation, à la santé, à l’emploi des jeunes, à l’autonomisation de la femme et les questions de développement durable dans leur globalité » a renchéri Dr Moustapha Hinin, Directeur général de l’Office national de la population (ONP).
L’examen en 2018 par la Côte d’Ivoire des 88 engagements adoptés par les ministres africains réunis à Addis-Abeba en octobre 2013, à l’occasion de la Conférence régionale sur la population et le développement présente un bilan positif dans les 6 piliers thématiques, a expliqué dans une présentation Guy Traoré de l’Office national de la population (ONP).
Il en ressort que les différents engagements peuvent êtes tenus d’ici 2030 dans les piliers suivants : Dignité et égalité, Santé, Lieu et mobilité, Gouvernance, Données et statistiques, Coopération internationale et partenariat.
En avril 2019, la Côte d’Ivoire et l’ensemble des Etats membres de l’ONU ont adopté à New-York, lors de la 52ème session de la Commission population et développement (CPD) des Nations Unies, une déclaration réaffirmant l’importance du Programme d’action de la CIPD.
Ces pays ont réaffirmé le rôle primordial de la CIPD pour orienter les politiques et programmes de population et de développement, dans le contexte de l’Agenda 2030 pour le développement durable, et se sont engagés à entreprendre de nouvelles actions pour assurer sa «mise en œuvre complète, efficace et accélérée ».
Dans ce projet validé, la Côte d’Ivoire s’engage à intensifier les efforts pour la mise en œuvre et le financement complets, efficaces et accélérés du Plan d’action de la CIPD et de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
Il s’engage également à poursuivre l’objectif « zéro besoin non satisfait d’information et de services de planification familiale, et assurer la disponibilité universelle de contraceptifs modernes de qualité, abordables et sûrs» et l’objectif « zéro décès maternel évitable, et morbidités maternelles, telles que les fistules obstétricales, des mesures de prévention des avortements non sécurisés et des soins post-avortement ».
La Côte d’Ivoire s’engage en outre à réduire la mortalité maternelle de 614 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2012 à 149 pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030.
A cet effet, la « Gratuité ciblée» pour les soins de santé maternelle et infantile et la prise en charge gratuite des complications obstétricales en particulier la césarienne, la transfusion sanguine et les fistules ainsi que la distribution gratuite et la sensibilisation à l’utilisation effective des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action sont des mesures à renforcer.
Ces mesures concernent également « la finalisation, l’adoption et la mise en œuvre d’ici 2020 de la loi sur la santé de la reproduction en conformité avec le protocole de Maputo prenant en compte l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive, y compris dans le contexte humanitaire» de même que la « vulgarisation des dispositions légales garantissant l’accès à des services d’avortement sécurisés conformément au protocole de Maputo et la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (CMU) qui passera de 17% à 40% de la population d’ici 2025».
Par ailleurs, le pays s’engage à exploiter le dividende démographique en investissant dans l’éducation, les possibilités d’emploi et la santé des adolescents et des jeunes, y compris la planification familiale et les services et la santé sexuelle et reproductive.
LS/APA