La ville de Korhogo abrite la première zone agro-industrielle de transformation de l’anacarde, un pôle industriel mis en service ce jeudi 15 juin 2023 par les responsables du Conseil coton-anacarde, l’organe de régulation de la filière, en présence du préfet de région, André Ekponon.
C’est par une visite guidée qu’a démarré la présentation de ce nouveau pôle industriel destiné à la transformation de l’anacarde. Il est bâti sur une superficie de 28 hectares et dispose de commodités modernes pour accueillir un lot de sept usines transformatrices de la matière cajou, explique le directeur général du Conseil coton-anacarde, Dr Coulibaly Adama.
Dr Coulibaly Adama a fait remarquer que malgré les performances agricoles de la Côte d’Ivoire, il existe des défis à relever dont la transformation des matières premières. D’où, la mise sur pied du Projet de promotion de la compétitivité de la chaîne de valeur de l’anacarde (PPCA).
Ce programme est financé par la Banque mondiale. L’objectif de ce projet phare est l’accroissement de la productivité, la qualité et la valeur ajoutée de l’anacarde au profit des petits exploitants agricoles et de l’industrie de la transformation du cajou en Côte d’Ivoire.
Dans ce champ de vision et en vue de mieux capter les ressources et les valoriser, le directeur général du Conseil coton-anacarde, appelle à l’appropriation des investissements acquis notamment au profit des investisseurs nationaux.
« La volonté du gouvernement, c’est la transformation de nos produits agricoles », relève Adama Coulibaly qui ajoutera qu’avec toutes ces productions réalisées dans les différentes filières agricoles du pays, l’exigence de la transformation s’impose.
« Il faut que la chaîne de valeur de chaque filière soit exploitée par le pays et par les Ivoiriens. C’est pourquoi le président de la République nous a instruits d’aller résolument à la transformation », a-t-il rappelé.
Il mentionnera que réussir ce pari passe par la création d’un écosystème favorable à l’activité de transformation qui, pour lui, part de l’amélioration des plantations, des variétés, à travers la recherche scientifique et un système de traçabilité susceptible de rassurer les consommateurs.
« A travers nos communications à l’extérieur, nous arrivons à mobiliser des investisseurs internationaux. Mais, s’il n’y a pas de nationaux, nous aurons des problèmes sur le long terme », relève-t-il comme l’une des difficultés au défi de la transformation.
C’est la raison pour laquelle il n’a pas manqué de lancer l’appel aux nationaux afin de saisir cette opportunité en vue d’aménager sur ce site fin prêt leurs unités industrielles. D’autres zones agro-industrielles destinées à l’anacarde sont prévues couvrir la ville de Bondoukou et celle de Séguéla.
Avec respectivement 25 hectares et 20 hectares pour chacune des zones et une capacité de transformation allant de 40 à 60 milles tonnes par an, les pôles industriels de Bondoukou et de Séguéla viennent pour accroître le volume de transformation de la noix de cajou en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.
La zone industrielle anacarde de Korhogo aura une capacité de 60 à 80 milles tonnes l’année. Pour le gouvernement ivoirien, investir dans la transformation du cajou est une réponse à la création de la valeur ajoutée sur la chaîne de commercialisation de cette spéculation.
En Côte d’Ivoire, environ 22% de la production de noix de cajou a été transformée en 2022. Le pays, premier producteur mondial avec 1,02 million de tonnes, ambitionne de transformer 50% de sa production en 2030.
AP/APA