Organisé par l’ONG Agir pour l’Environnement dans les Industries Extractives (AEIE), en partenariat avec Abidjan Legacy Program (ALP), le Forum Africain de l’Environnement dans les Industries extractives (FAFEIX) a été lancé ce mercredi 9 octobre 2024, sur les berges de la lagune Ebrié.
La première édition du FAFEIX, lancé officiellement ce 9 octobre 2024, est prévue du 19 au 21 février 2025, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny, à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne.
M. Raymond Bohoussou Kouakou, président de l’AEIE, a fait savoir que cette initiative est née du constat des réalités qui touchent les zones minières en Afrique, notamment, la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre.
Ce forum vise, également, à réfléchir sur les problématiques liées à la perte de la biodiversité, à la pollution des eaux, à la dégradation des sols, au changement climatique et à l’impact des industries extractives sur la santé des populations locales, a-t-il relevé.
Selon le président de l’AEIE, cet espace a pour but de promouvoir une industrie minière plus « inclusive » et respectueuse de l’environnement, de créer un cadre de discussion afin d’apporter des solutions concrètes autour des défis et opportunités que présente la réhabilitation des sites miniers en Afrique.
Cette plateforme a aussi pour objectif de renforcer les partenariats entre les différents acteurs des industries extractives sur le continent africain, a-t-il souligné, tout en amenant les industries extractives à plus de Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE).
Il a invité l’ensemble des acteurs à faire en sorte que « ce forum soit le point de départ d’un changement profond, pour que les ressources naturelles ne soient plus une source de conflits ou de dégradation, mais bien, un moteur de croissance, de paix et de prospérité durable ».
Pr Georges Kouadio, représentant le ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable, a fait observer, dans une allocution, que cette initiative touche par ailleurs un problème qui « gangrène » toute la Côte d’Ivoire, à savoir l’orpaillage illégal.
Autour de cette question, dira-t-il, plusieurs initiatives sur l’environnement des industries extractives ont été développées. Il rappellera le lancement de la rationalisation de l’orpaillage en 2013-2014, l’adoption du Code minier et la ratification de la Convention de Minamata sur le mercure.
Dans ce contexte, l’Etat de Côte d’Ivoire a créé l’Agence nationale de l’environnement (ANDE), ainsi que le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), en charge de la gestion des déchets, de la surveillance de la qualité de l’air, du sol et des eaux, de la supervision et de la réalisation de bilan de pollution.
« On ne transigera pas entre la sauvegarde d’un cadre sain pour un citoyen épanoui avec des industries qui polluent », a prévenu Pr Kouadio, exhortant les entrepreneurs à mettre au cœur de leurs opérations, l’être humain, en appliquant le Code de l’environnement en intégralité.
Le thème retenu pour la première édition de ce forum est « Réhabilitation des sites miniers en Afrique : Défis et opportunités ». Plus de 2 000 participants sont attendus à cet événement qui sera meublé par des conférences et des tables-rondes.
Pour sa part, Dr Ouattara Bakary, représentant le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, cette thématique est essentielle, car toute la Côte d’Ivoire est couverte par les activités minières et le ministère cherche toutes les solutions pour « freiner » l’orpaillage clandestin.
Il a rassuré que le ministère est en campagne pour sensibiliser les têtes couronnées afin qu’elles puissent toucher les chefs de villages et les propriétaires terriens pour mettre fin à ce fléau. Et ce, pour préserver l’environnement et lutter contre la dégradation des sols.
La représentante du coordonnateur d’Abidjan Legacy Program, Mme Staël Sotigui, a salué l’avènement de ce forum qui représente une opportunité « cruciale » pour rassembler les acteurs clés du secteur environnemental et des industries extractives.
« Notre but est de créer un espace de dialogue et d’échange sur les meilleures pratiques pour promouvoir une exploitation durable des ressources naturelles, minières et de tout l’écosystème qui est attaché », a-t-elle soutenu.
Avec l’ONG AEIE, son organisation prévoit de mettre en œuvre des projets pilotes pour restaurer 4 500 hectares de terres dégradées dues à l’orpaillage clandestin et faire une cartographie des sites dégradés dans les 31 régions de la Côte d’Ivoire.
Abidjan Legacy Program envisage également de déployer en 2025, deux projets pilotes à Bouaflé (Centre-ouest) et Tengrela (Nord) sur 250 hectares dans chacune des localités, ainsi qu’une mise à l’échelle pour les 4 500 hectares au total en 2026.
AP/Sf/APA