Ce programme de formation vise à renforcer les capacités de hauts fonctionnaires et dirigeants de l’administration publique en vue de promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
Ce sont 18 hauts fonctionnaires de l’administration publique ivoirienne, inscrits à ce programme de formation qui sont instruits sur les modules relatifs à l’éthique et à la bonne gouvernance depuis le 1er février 2023. Et ce, sur une période de quatre mois.
Le programme, piloté par un collège de formateurs, parmi lesquels figurent l’ex-directeur de la décentralisation, M. Gervais Coulibaly et le Dr Eugène Kra expert judiciaire en éthique, a pour but de certifier l’expertise de ces hauts fonctionnaires dans les domaines de la gestion des services de l’État.
À l’issue de ce programme de formation subdivisé en neuf unités d’enseignement avec la présentation d’un mémoire devant un jury, les bénéficiaires seront, en effet, capables d’implémenter les différentes composantes d’un modèle de gouvernance.
Ils pourront ensuite analyser le système de gouvernance d’un organisme public, maîtriser sa gestion stratégique et opérationnelle basée certes sur les compétences techniques, mais également sur l’éthique et la déontologie afin de mettre en place des mécanismes pour éviter les malversations.
Pour M. Doumbia Yahaya, Commissaire de police inscrit à ce programme, les organisations publiques sont en pleine mutation impulsées de façon générale par la volonté du gouvernement d’orienter la dynamique vers l’éthique et la bonne gouvernance, d’où la nécessité de renforcer ses capacités.
Quant à Mme Adjoba Françoise Kadja, directrice de la Santé communautaire au ministère de la Santé de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, également inscrite au programme, elle se félicite de l’organisation de cette formation qui vient à point nommé car ce programme contribuera à l’amélioration de ses connaissances et de ses pratiques en matière de gouvernance des services publics.
Pour elle, « l’éthique dans notre administration devrait occuper une place importante, c’est une pratique qui doit être promue. (Car), nos administrations devraient bénéficier d’accompagnements sur la pratique et l’intégration de l’éthique afin d’appuyer la performance de celle-ci. »
La formation est dispensée en présentielle, mais également suivie en ligne. Le programme enregistre la participation de plusieurs hauts fonctionnaires de l’Etat en fonction à l’intérieur du pays à l’instar de M. Camille Yamoua Kouassi, directeur général d’administration de la Région de l’Iffou (Est).
Il se dit « très satisfait » du niveau des formateurs et nous partage son analyse sur des compétences actuelles dans les organisations publiques en Côte d’Ivoire. « Au sein des organisations publiques actuelles, il paraît difficile de faire une appréciation tranchée », dit-il.
« Certes, il est important de reconnaître que certaines lourdeurs administratives mettent en mal les compétences intrinsèques qui se trouvent au sein des organisations publiques (…) mais les organisations publiques regorgent des cadres et des agents compétents, bien formés, ayant des capacités managériales réelles ayant une autre vision de la chose publique qui sont parfois mal utilisées », a-t-il poursuivi.
Selon M. Elvis Marie Zepre, administrateur principal des services financiers, « le constat est que les compétences actuelles dans les organisations publiques ne sont pas actualisées. Un bon manager n’est pas nécessairement celui qui est titulaire du diplôme le plus élevé ou le plus prestigieux ».
Le certificat d’expertise en éthique et gouvernance est organisé par Ethsun Institute. M. Jean Calvin Ethien, le directeur général de l’Institut a annoncé que ce programme de formation durera 120 heures réparties sur quatre mois et qu’ils recevront leur certificat de fin de formation le 02 juin 2023.
Le certificat de fin de formation sera décerné lors de la cérémonie d’ouverture de la « 1re Université de l’éthique et la gouvernance des services publics », un évènement organisé par l’Institut Ethsun, avec l’appui institutionnel de l’Etat de Côte d’Ivoire.
AP/APA