Le banquier international, Tidjane Thiam, candidat à l’élection du président du PDCI (opposition), a lancé ce samedi 9 décembre 2023, à Yamoussoukro, sa campagne, à une semaine du 8ème Congrès extraordinaire électif du parti, prévu le 16 décembre 2023.
L’auditorium de la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, qui a accueilli ce rassemblement, affichait complet. Le choix de Yamoussoukro pour ce premier meeting n’est pas fortuit, c’est la terre natale de Houphouët-Boigny, le « père » de la Nation et fondateur du Pdci.
« Je m’engage devant vous, si je suis élu, à promouvoir une démocratie interne transparente, inclusive, collégiale, où chaque membre a une voix et participe à la prise des décisions. Tous, ensemble », a déclaré Tidjane Thiam, devant des milliers de militants.
« Notre objectif ultime comme pour tout parti politique qui aspire à gouverner, sera de préparer notre parti à être prêt à gérer l’Etat dès le premier jour de notre victoire aux prochaines élections présidentielles », a-t-il dit.
Tidjane Thiam, envisage d’initier dans ce cadre, dès qu’il aura l’approbation des congressistes, « des réflexions prospectives sur toutes les thématiques qui concernent la vie de la nation et l’identification d’esquisses de solutions pragmatiques ».
Dans ce contexte, il partagera avoir identifié « sept axes clés et 33 objectifs clairs et précis qui permettront, avec la contribution de chacun, de bâtir le parti dont nous rêvons tous », avant d’exposer le contenu.
« Il s’agira d’une part, si vous m’élisez : d’assurer une transition en douceur, fidèle à nos traditions, en travaillant étroitement avec un certain nombre de responsables existants, et d’autre part, renforcer la gouvernance et la gestion administrative et financière du parti », a-t-il mentionné.
Le polytechnicien a fait observer qu’après le décès de Henri Konan Bédié, le leader du parti, le 1er août 2023, « les Cassandre, les prophètes de malheur ont prédit le pire » du parti, mais « le PDCI n’implosera pas, n’explosera pas », il « vivra et vaincra ».
« Parlons clair, le PDCI doit revenir au Nord. En fait, il n’en est jamais parti mais beaucoup de nos militants ont besoin d’être remotivés et de sentir qu’ils sont importants, une priorité pour notre parti. N’oublions pas que Felix Houphouët-Boigny s’est fait élire à Korhogo », a-t-il lancé.
Il a promis que la question de la participation et de la responsabilisation des femmes et des jeunes dans les instances statutaires du parti sera une de ses « priorités absolues », car « on ne peut rien réussir sans les femmes, ni sans les jeunes ».
« Cela sera concrétisé dès le premier jour de notre prise de fonction, si vous nous en donnez le privilège », a-t-il insisté. En outre, entend-il « redonner du pouvoir et de l’autonomie à la base », parce que c’est une condition de succès des actions du parti.
« Soyez également assurés que mes compétences de financier me permettront de développer et mettre en œuvre des techniques de levée de fonds efficaces et utilisant toutes les possibilités que nous offre la technologie moderne à l’ère de la digitalisation tant au plan national qu’international », a-t-il dit.
Une fois élu, Tidjane Thiam voudrait que soit connue « la position du parti à travers la production de déclaration sur tout événement ou toute décision engageant l’avenir de la nation ivoirienne ou de l’Afrique ».
A l’endroit des congressistes, il a affirmé que « le moment est venu de faire le bon choix et d’insuffler une nouvelle dynamique (au) parti et ouvrir les chantiers urgents pour son avenir ». Dans cet élan il a choisi « Tous, Ensemble » comme slogan.
« Je vous engage tous, où que vous soyez, à être les artisans de l’union afin que nous puissions ensemble relever les défis du 21ème siècle », a-t-il poursuivi. Pour lui, « dans la désunion, l’échec est le seul résultat possible. En revanche, l’union garantira le succès » du parti.
« Sur la scène africaine et internationale, nos actions viseront à remettre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, créé en 1946 en tant que section du Rassemblement démocratique africain, au service du rassemblement et de la démocratie en Afrique», a-t-il fait savoir.
L’ex-patron de Crédit Suisse compte œuvrer « au rayonnement international du parti à travers la recherche d’alliances et de partenariats stratégiques avec les partis politiques qui comptent dans le monde ».
Cinq candidats ont déposé leur dossier de candidature à l’élection du président du PDCI. Tidjane Thiam a mentionné « l’exemple donné par le vice-président Noel Akossi Bendjo, qui a su indiquer la voie de l’unité et de la cohésion » en le rejoignant.
La candidature de Kakou Guikahué, vice-président et secrétaire exécutif en chef du PDCI a été rejetée par le Comité électoral qui dit vouloir ne pas prendre de « risque » sur le contrôle judiciaire dont il faisait l’objet, une mesure levée jeudi par la justice ivoirienne.
AP/APA