Le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne a pris acte, dimanche à Bruxelles, du Sommet de Pau (France) qui a réuni le 13 janvier dernier le président français Emmanuel Macron et ses homologues des pays du Sahel.
Dans une note d’information transmis à APA, mardi, les ministres et le Haut-Représentant aux affaires étrangères, Joseph Borrel, ont clairement annoncés la nécessité pour l’UE de voir son soutien s’améliorer de façon décisive.
Au cours du sommet de Pau, les participants ont chacun clarifié leur position sur la présence des forces françaises dans la région.
Les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel et ont plaidé pour un renforcement de la présence internationale à leurs côtés , selon le communiqué qui a sanctionné ce sommet initié par Emmanuel Macron.
L’Europe « doit absolument faire plus » pour l’ «urgence absolue» que constitue le Sahel, rapporte cette note qui constate qu’une « semaine après le sommet de Pau, l’Europe semble vouloir s’investir de manière plus décisive dans la stabilisation du Sahel ».
Le ministre français des Affaires et étrangères et de l’Europe, Jean-Yves Le Drian, a fait part de son contentement à la sortie du Conseil des ministres. Ces derniers ont en effet sollicités auprès du Haut-représentant une « intervention encore plus forte de l’Union Européenne dans ce nouveau processus».
Selon Jean-Yves le Drian, les ministres ont déclaré vouloir adopter les quatre piliers qui sous-tendent la stratégie de la « coalition pour le Sahel ». Il s’agit du renforcement de l’action contre le terrorisme, du renforcement des capacités de sécurité des pays du G5 Sahel, du renforcement de la présence de l’Etat dans ces pays et de l’aide au développement dans le cadre de l’«alliance Sahel ».
Le ministre du Luxembourg, Jean Asselborn a de son côté, officiellement annoncé le caractère prioritaire de la région pour son pays et l’envoi de renforts militaires à la mission de formation EUTM-Mali ainsi qu’à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
La rencontre de Bruxelles a annoncé par ailleurs, la future constitution d’une nouvelle stratégie européenne dans la région lors de la « Conférence pour le Sahel » qui se tiendra le 26 mars prochain en marge du Conseil européen.
«Ces annonces de principes permettent à la France de se montrer optimiste dans sa volonté de voir le soutien de ses partenaires européens s’affermir dans la région », souligne la note, ajoutant que cela ne pourra que favoriser la mise en place de la Task Force européenne « Takouba » dans le cadre de l’opération Barkhane et la mise en œuvre du Pacte pour la Stabilité et la Sécurité au Sahel (P3S), qui constituent des axes forts européens, énoncés dans la stratégie de la « coalition pour le Sahel ».
Le G5 Sahel ou « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad répartis sur 5 097 338 km².
LS/APA