Ingénieur des techniques d’imprimerie, Salimata Touré, la cinquantaine, est la première femme à intégrer ce secteur en Côte d’Ivoire, où elle occupe aujourd’hui le poste de chef de la cellule façonnage (reliure, brochures) à l’imprimerie de la Direction générale des impôts.
Après la classe de 3è, Salimata Touré se trouve à la croisée des chemins. Non orientée à la suite de l’examen du BEPC, le Brevet d’étude du premier cycle, la jeune femme cherche à se frayer un avenir eu égard à cet obstacle.
« Je n’avais pas le choix, après le BEPC, je cherchais quelque chose à faire puisque je n’avais aucune vision de ce que je voulais faire », raconte-t-elle. Dans le carnet de ses souvenirs, Salimata Touré se rappelle encore l’aide précieuse d’un ami de classe, de l’époque.
Sur information d’un condisciple qui avait pour oncle un enseignant dans une école d’imprimerie qui était à Treichville, une comme au Sud d’Abidjan, elle prospecte cette issue et demande les moyens financiers à ses parents, de revenus modestes, aux fins de s’inscrire.
« N’ayant pas les moyens de m’inscrire dans une école de renommée, j’ai vu que cette école était à la portée de mes parents », raconte-t-elle. La jeune fille s’est attachée au métier d’imprimeur, consciente qu’une formation qualifiante serait un sésame et une clé pour sa réussite.
Venue par « hasard » dans ce métier généralement embrassé par les hommes, Salimata Touré, finit par avoir l’amour de l’imprimerie. Cela la galvanise à aller au sommet de cet art pour récolter les lauriers. Elle approche l’imprimerie nationale pour un stage.
Dans ce cocon du métier, la jeune femme apprend les secrets de l’imprimerie durant deux ans. Elle s’inscrit après dans une grande école pour la formation en informatique de gestion, mais un an après son grand frère qui s’est porté volontaire pour assurer les charges de ses cours décède.
En dépit de ces contingences que lui impose la vie, Salimata Touré ne relâche pas. N’ayant pas achevé la formation, elle retourne à l’imprimerie pour y exercer comme bénévole. Et ce, de 92 à 95, avant de présenter en 96 le concours des préposés d’imprimerie de la Fonction publique.
Après son succès au concours, elle sort major de sa promotion. Dans la foulée de sa carrière, la jeune femme évolue dans le profil de carrière de l’administration publique, où elle décroche en 2005 le niveau d’adjoint technique d’imprimerie (équivalent de technicien supérieur aujourd’hui).
En 2007, elle intègre la Direction générale des impôts et huit ans plus tard, elle devient ingénieur des techniques d’imprimerie. Mariée et mère de trois enfants, Salimata Touré, vie dans un foyer épanoui. A côté de sa vie familiale, Mme Koné qui salue l’institution d’une Journée internationale de la femme célébrée chaque 08 mars, anime plusieurs autres associations.
Ses collègues reconnaissent en elle, une dame accomplie dans le métier. Sa fille Ermance Fady Fofana, affiche une fierté pour sa génitrice. C’est « une femme vraiment battante, à l’écoute et une ambianceuse », apprécie-t-elle.
Pendant ses temps libres, Salimata Touré épouse Koné, regarde des films et surfe sur la toile (Internet) pour accroître ses connaissances sur la nouvelle ère numérique dans laquelle se présentent devant elle d’autres défis.
AP/ls/APA