Le Patronat ivoirien a organisé ce jeudi 13 avril 2023, à Abidjan, un forum visant à sensibiliser les chefs d’entreprises sur les opportunités que représente le Pacte mondial pour les entreprises qui rejoignent l’Initiative.
Ce forum qui s’est déroulé en session plénière, a été ponctué de communications et de panels autour du thème « Contribution du secteur privé à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) en Côte d’Ivoire ».
A l’ouverture de la session, Vallassiné Diarrassouba, vice-président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI, Patronat ivoirien), représentant Ahmed Cissé, le président de l’organisation, s’est félicité de la forte mobilisation des acteurs du secteur privé.
Le constat général, dira-t-il, est que « bon nombre d’entreprises hésitent encore à s’engager » dans des Programmes RSE qui représentent le meilleur moyen de prévenir les risques sociaux, environnementaux mais aussi d’accroître leur performance et part de marché.
Philippe Poinsot, le coordonnateur résident des activités opérationnelles du Système des Nations unies en Côte d’Ivoire, a relevé que le Global Compact est l’outil de l’institution onusienne pour accompagner les entreprises dans la RSE.
Le Global Compact a été mis en place en 2000 par Kofi Annan, ex-secrétaire général des Nations Unies en vue d’amener le secteur privé à s’interroger sur les questions environnementales et sociales auxquelles la planète fait face.
Cette initiative regroupe aujourd’hui le secteur privé autour des ODD. Selon M. Philippe Poinsot, « on a 18.000 entreprises dans le monde qui sont membres actifs du Pacte mondial de Global Compact, qui prennent des engagements chaque année et rapportent leur contribution à l’atteinte des ODD». En outre, celles-ci sont engagées dans un partage d’expériences.
Parmi ces 18.000 entreprises à l’échelle mondiale, « il y en a 800 en Afrique et en Côte d’Ivoire, il y en a cinq, dont quatre qui sont assez petites, des PME et une qui est plus grosse, Nsia Banque qui est membre du Global Compact », a-t-il fait savoir.
Il a, par ailleurs, fait observer que la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ne se limite pas seulement à la préservation de l’environnement, de la vie aquatique, au bien-être, à l’assistance à une communauté ou une coopérative, mais c’est également le cœur de sa raison sociale.
Pour lui, « le changement de paradigme, c’est de dire que l’atteinte des objectifs des ODD est que la RSE est le business modèle. Ce n’est pas une activité RSE où on dégage un petit budget pour faire quelques activités qui donnent bonne conscience, c’est mon activité principale dans le sens où elle œuvre à la mise en place des ODD ».
« Ca peut-être une entreprise agroalimentaire qui contribue à la lutte contre la faim dans le monde, un hôpital privé qui contribue à une meilleure santé, un institut ou un établissement dans le secteur de l’éducation qui contribue à une éducation de qualité », a-t-il expliqué.
Félix Baengenga, multi-country manager à UN Global Compact pour l’Afrique centrale Francophone, a rappelé les dix principes du Pacte mondial des Nations Unies, dont les grands axes sont : les droits humains ; les normes internationales du travail ; l’environnement et la lutte contre la corruption.
Il a souligné que le Pacte mondial des Nations Unies permet à l’entreprise de consolider son marché à travers de bonnes pratiques, de bénéficier de programmes de renforcement de capacités sur les enjeux de la Responsabilité sociale de l’entreprise.
Le directeur général de l’Industrie, Emmanuel Tra Bi, représentant le ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, a invité les entreprises opérant en Côte d’Ivoire à s’engager de manière volontaire dans cette Initiative.
Conscient de l’ampleur de ces défis, le gouvernement a inscrit au cœur de son Plan national de développement pour la période 2021-2023 la projection d’un secteur privé fort et pleinement engagé dans la mise en œuvre des ODD, a-t-il poursuivi.
Ce plan, d’un montant d’environ 90 milliards d’euros avec une contribution de plus de 72% du secteur privé, est structuré autour de six piliers, dont le pilier 5 axé sur le développement régional équilibré, la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.
Plus de 60 réseaux locaux du Pacte mondial des Nations Unies sont aujourd’hui établis à travers le monde et regroupent 138.000 employés. Sur les 18.000 entités engagées sur la planète, plus de 3 800 sont des participants non commerciaux.
AP/APA