Les taxis compteurs ont repris jeudi à Abidjan le service, timidement, après deux jours de grève pour dénoncer une concurrence déloyale opérée par les promoteurs des applications Yango et Uber.
Sur des lignes notamment d’Angré, Abobo, Koumassi, dans le District d’Abidjan, les taxis en circulation sont menacés par des syndicats qui empêchent les véhicules personnels Yango et Uber de rouler.
Pour statuer sur la question, le ministère des Transports a mis en place un « cadre de concertation » et de travail pour échanger avec les différents acteurs du secteur routier.
Selon M. Sana Sayouba, secrétaire général de l’Association des conducteurs de taxis compteurs (ACTC), une rencontre avec le ministre des Transports a eu lieu, mercredi, mais il n’y a pas eu de compromis sur les propositions de la tutelle.
L’association, dira-t-il, a rejeté un texte sorti par le ministère de tutelle qui aborde le « covoiturage ». L’ACTC veut que les véhicules personnels opérant via Yango et Uber paient les mêmes taxes que les taxis intercommunaux appelés taxis compteurs.
Elle a demandé en outre que les « véhicules Yango et Uber » fassent la reconversion et exercent sur l’application de ces deux structures. Pour l’organisation, le ministère veut créer un autre type de transport intercommunal qui peut leur être préjudiciable.
Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a indiqué mercredi, à l’issue d’un Conseil des ministres, qu’un « compromis est en train d’être trouvé pour un meilleur fonctionnement » du secteur.
M. Sana a rapporté que ce jeudi, les pourparlers pourraient effectivement commencer via le cadre de concertation présidé par le ministre des Transports, Amadou Koné. Cette plateforme permettra aux parties d’apprécier les propositions.
L’ACTC a décidé le 25 octobre 2021, d’observer un arrêt de travail allant du 2 au 6 novembre 2021, renouvelable, pour dénoncer « la pratique illégale des véhicules personnels » sur l’application Yango et Uber.
Les taxis intercommunaux se plaignent notamment de ce qu’ils sont soumis au paiement de charges fiscales et d’assurances auxquelles les véhicules personnels opérant via l’application de Yango et Uber parviennent à se soustraire.
L’association trouve « inacceptable que des personnes exerçant la même activité ne soient pas assujetties aux mêmes obligations ». Elle invite Yango et Uber à « respecter » les conditions requises pour faire le transport de taxis compteurs ou cesser de faire la concurrence déloyale.
Suite à des discussions avec le ministère des Transports et au regard des « avancées » de la réglementation des textes législatifs, l’ACTC avait suspendu lundi soir son mot d’ordre de grève.
AP/ls/APA