Le gouvernement ivoirien a adopté mercredi un projet de loi portant recomposition de la Commission électorale indépendante ( CEI), l’institution chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire, avec une réduction des représentants des partis politiques et une augmentation de ceux de la société civile.
Selon Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien, ce projet de loi apporte « un meilleur équilibre » dans la composition des organes de la Commission centrale, du Bureau et des Commissions locales.
Ainsi, la nouvelle CEI comprend désormais 15 membres pour la Commission centrale, 07 membres pour le Bureau et 07 membres pour chacune des Commissions locales. Les 15 membres de la Commission centrale sont répartis comme suit: 01 représentant du président de la République, 01 représentant du ministre de l’intérieur et de la sécurité, 06 représentants de la société civile, 01 représentant du Conseil supérieur de la magistrature, 03 représentants des partis au pouvoir et 03 représentants des partis de l’opposition.
« L’on note désormais au titre de la Commission centrale, le retrait des représentants de l’Assemblée nationale et du ministre de l’économie et des finances, le retrait des deux représentants des confessions religieuses, l’augmentation du nombre de représentants de la société civile qui passe de 04 à 06, la réduction du nombre de représentants des partis politiques qui passe de 04 à 03», a fait remarquer M. Touré qui s’exprimait au terme d’un Conseil des ministres présidé par le président ivoirien Alassane Ouattara.
Il a ajouté qu’au titre du bureau de la CEI, le nombre de vice-président a été réduit (passant de 04 à 03) ainsi que le nombre de secrétaire qui passe de 03 à 02. « Le gouvernement a donné son accord pour que le représentant du président de la République et du ministre en charge de l’administration du territoire ne soient pas candidats au poste de président de la CEI», a-t-il souligné.
« En toute chose, il faut savoir raison garder. On ne fait pas la politique de la chaise vide, ce n’est pas contributif», a estimé le porte-parole du gouvernement ivoirien en réponse à certains partis d’opposition comme le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au pouvoir) qui s’est retiré du dialogue ayant abouti à cette recomposition de la CEI.
Appelant ces partis politiques de l’opposition à « venir jouer leur rôle dans le dispositif », M. Touré qui est par ailleurs, le ministre de la communication et des médias, a assuré « qu’il n’y a pas de péril dans la demeure» et que les élections se dérouleront de « façon transparente» en 2020 dans le pays.
C’est en application des recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples que les autorités ivoiriennes ont engagé depuis janvier dernier des pourparlers avec l’opposition et la société civile en vue de réformer la CEI. Dans son arrêt du 18 novembre 2016, cette juridiction avait demandé à l’État de Côte d’Ivoire de recomposer la CEI estimant qu’elle était déséquilibrée.
LB/ls/APA