Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), Tidjane Thiam, a réagi sur la Convention de la formation politique devant consacrer le candidat du PDCI pour la présidentielle d’octobre 2025, dans une interview.
Sur cette convention, il a fait essentiellement trois commentaires. Premièrement, il a indiqué qu’il a été élu fin décembre 2023 avec « une majorité écrasante 96,5% et dans l’enthousiasme de cet événement », plus de 4.000 votants ont souhaité qu’il soit le candidat du PDCI à la présidentielle.
Toutefois, « nos textes sont clairs, ils disent qu’il faut tenir une convention et cette convention va être une formalité, parce que le résultat en est déjà connu. Donc, je crois qu’il faut arrêter le psychodrame autour de ça », a-t-il dit.
« Nous respecterons nos textes, il y aura une convention, et tous ceux qui veulent être candidats pourront l’être, sans aucun problème », a assuré le président du PDCI, dans une interview diffusée sur les réseaux sociaux.
Dans son deuxième commentaire sur la convention, Tidjane Thiam a fait observer que « c’est un événement politique d’importance majeur qui doit désigner celui qui doit porter les couleurs du PDCI à l’élection présidentielle d’octobre 2025 ». Ce qui nécessite une démarche particulière.
« Donc, il faut que ceux qui font ce choix fassent un choix informé, aussi tard que possible pour avoir le maximum d’informations et aujourd’hui il y a un sujet sur la table qui est fondamental, à savoir qui sera le candidat du RHDP », le parti au pouvoir, a-t-il lancé.
Pour lui, « tenir une convention quand on n’a pas la réponse à cette question est-ce que c’est la meilleure approche ? Donc, le PDCI et son président se réservent le droit de choisir le moment optimal pour que cette convention se tienne pour maximiser » les chances du parti.
C’est pourquoi « nous n’avons pas encore pris de décision sur ce point pour des raisons qui sont évidentes », a expliqué Tidjane Thiam, le « candidat naturel du PDCI ». Au sein du parti, Jean-Louis Billon a déjà annoncé qu’il sera candidat à la présidentielle de 2025.
Parlant de la compétition, son troisième commentaire, Tidjane Thiam a affirmé que « la compétition, c’est une histoire de (sa) vie. En 1980, il a été le premier au Baccalauréat (en Côte d’Ivoire) et est allé ensuite en France ».
A l’école des mines de Paris, Tidjane Thiam a rapporté avoir été « major » avant de se retrouver à Londres, où de septembre 2009 à juin 2015, il dirige le groupe d’assurances Prudential, ce qui fait de lui le premier dirigeant noir d’une entreprise du FTSE 100.
Il a rappelé à ses détracteurs que « le processus qui fait qu’on est nommé directeur général d’un groupe d’une telle taille qui a plus de 1000 milliards de dollars en termes de total de bilan, c’est un processus hautement compétitif avec un comité qui sélectionne les candidats et les évalue ».
« Les postes que j’ai occupés dans ma carrière, je les ai eus au mérite, pas par filiation. Je les ai eu au mérite à chaque fois. Donc, qu’on me dise que j’ai peur de la compétition, j’ai peur de qui ? J’ai été confronté aux meilleurs cerveaux, aux gens les plus compétents dans différentes géographies », a-t-il déclaré.
Selon l’ex-ministre ivoirien du Plan, Tidjane Thiam, si l’ex-banque helvétique Crédit Suisse est venue le « chercher à Londres » pour qu’il vienne parce que « la banque était dans une situation désespérée », c’est au regard de ses compétences.
« Je n’ai pas peur de la compétition, j’invite tous ceux qui sont au PDCI et qui souhaitent être candidats à la convention du parti (à l’élection présidentielle d’octobre 2025) à venir m’affronter et je les battrais », a affirmé Tidjane Thiam.
Il a partagé que son absence de la Côte d’Ivoire, n’est pas l’enjeu, « ce qui compte pour les Ivoiriens, c’est de savoir qui peut les aider. Ce n’est pas un concours de présence, (car) on n’est pas à l’école, c’est un concours de résultats ».
« J’ai passé cinq ans ici en Côte d’Ivoire. On parle encore des idées que j’ai émises à l’époque. En octobre 96, deux ans après mon arrivée en Côte d’Ivoire, j’ai présenté le programme des 12 travaux de l’éléphant d’Afrique et 30 ans après on est en train de le réaliser », a-t-il poursuivi.
De ce fait, « les Ivoiriens ne doutent pas de ma capacité à créer une vision, à la vendre et ensuite à l’exécuter et à la réaliser », a soutenu Tidjane Thiam qui a succédé à Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023 à Abidjan.
AP/APA