80 impétrants, de la 7e promotion des experts de la Formation en ingénierie du Genre de la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions » (CUEFPOD), ont reçu ce samedi 7 décembre 2024, leurs parchemins, à Abidjan.
La Formation en ingénierie du genre, un programme porté par la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir ode Décisions », est dédiée à la promotion de l’égalité des chances hommes-femmes, à l’environnement, à la paix et au développement durable.
Créée en 2017, sous la direction de l’ex-ministre ivoirienne de la Femme, Mme Euphrasie Kouassi Yao, titulaire de la CUEFPOD, la Formation en Ingénierie du genre, vise à doter les cadres et professionnels d’une expertise avérée en matière de genre.
En sept ans, ce programme a formé plus de 400 experts, venus de la Côte d’lvoire, du Burkina Faso, du Sénégal, du Mali, du Tchad, du Gabon et du Canada. Ces diplômés exercent aujourd’hui des rôles clés dans divers secteurs publics-privés et des organisations internationales.
La formation « récapitule la politique genre que nous avons construite, créée et inventée, et que nous avons proposée au monde », a déclaré Mme Euphrasie Kouassi Yao, expliquant que « dans cette politique, le genre renvoie à une expertise ».
Un leadership mondial
L’Etat de Côte d’Ivoire a fait du genre « un cadre opératoire, un outil stratégique, de compréhension, du diagnostic et de correction de toutes les inégalités contre les hommes et les femmes, les filles et les garçons en vue d’un développement inclusif et durable », a-t-elle souligné.
Euphrasie Kouassi Yao, conseillère spéciale auprès du Premier ministre, chargée du genre, a indiqué avoir été cooptée par le G100, le groupe des 100 femmes les plus influentes du monde, en qualité de présidente chargée de la sensibilisation des Premières dames.
« Nous avons un rôle à jouer dans le leadership mondial en matière de genre, environnement, paix et développement inclusif », a-t-elle lancé, annonçant un nouveau cycle, « le cycle du partage et du partenariat africain et mondial ».
Elle a soutenu que « le genre est une opportunité à saisir pour corriger, pour relever, pour être leader et conduire les autres », avant d’ajouter que « nous valorisons ici à la Chaire, la masculinité positive ainsi que la féminité positive ».
Selon le rapport SIGI 2023 de l’0CDE, la Côte d’ivoire s’est hissée comme championne d’Afrique par ses efforts remarquables dans la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et des filles avec un score de 17.3.
Promouvoir les valeurs d’égalité
Le professeur Éric Servat, directeur du Centre international de l’eau de UNESCO (CIREWARD) de Montpellier, en France, a dit aux experts qu’ils sont « désormais des spécialistes reconnus d’une question qui est essentielle pour la structuration et le fonctionnement de nos sociétés ».
« L’égalité entre les hommes et les femmes et l’objectif dont chacun de nos efforts doit tendre », a-t-il déclaré, faisant savoir dans cet élan, que son institution a « signé un accord de partenariat, il y a deux ans, avec la Chaire Unesco dirigée par Mme Euphrasie Yao ».
La cérémonie, haute en couleurs, a permis de célébrer les accomplissements et la valorisation de 85 cadres de haut niveau, issus du Tchad, du Bénin, du Gabon et du Sénégal, et de la Côte d’Ivoire. Et ce, après neuf mois de formation.
Au nom des diplômés de la 7e promotion de Formation en ingénierie du genre, Fatim Dao Diarrassouba, a déclaré que « nous, les élites du genre, nous nous positionnons aujourd’hui en tant qu’acteurs du changement, guidés par les valeurs d’équité et de justice ». Cette promotion comprend 19 hommes et 61 femmes.
Moya Goli, journaliste sportive, experte genre de cette 7e promotion, a assuré que désormais elle abordera les inégalités et les stéréotypes de manière critique et constructive, confiant que l’un des outils les plus précieux qu’elle a appris, est l’analyse genre qui consiste à examiner la façon dont les structures sociales, culturelles et médiatiques, influencent la manière dont les femmes sont perçues.
AP/Sf/APA