L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui réfute l’option de l’intervention militaire au Niger, adoptée par la Cédéao, distille sans ambages son schéma pour sortir de l’auberge, Mohamed Bazoum, qui se trouve aux mains de la junte militaire.
« Le coup d’Etat est consommé », a déclaré ce mardi 22 août 2023 M. Laurent Gbagbo, lors d’une conférence de presse à Abidjan, soutenant que « les gens qui dirigent la Cédéao perdent pied » dans la gestion de la crise parce qu’ « on peut libérer Bazoum par la négociation ».
Pour lui, réinstaller Bazoum manu militari est un prétexte face à de gros intérêts de grandes puissances. « Il faut qu’on milite pour que Bazoum soit libéré, et qu’un chef d’Etat de la région ou d’ailleurs accepte de le recevoir, lui et sa famille et comme cela on aura vidé la partie émotionnelle ».
Si la Cédéao met en branle sa force en attente « je pense que ça sera la guerre la plus idiote », a prévenu l’ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, qui souhaite que « Mohamed Bazoum, président démocratiquement élu soit libéré ».
« Ce que je souhaite que la Cédéao fasse, c’est de mettre en place un plan de lutte contre les terroristes » dans la région et que l’organisation envoie sa force en attente pour se battre contre les groupes djihadistes.
Il a toutefois relevé que Bazoum est son « copain », de l’Internationale socialiste, faisant observer que c’est dans les anciennes colonies françaises qu’on constate aujourd’hui des coups d’Etat dans la région, notamment en Guinée, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Gbagbo a appelé à une réflexion sur les causes des coups d’Etat sur le continent et dans la sous-région, martelant que « nos pays sont trop faibles sur la scène mondiale (…) il faut que les pays africains se rassemblent pour avoir du contenu : C’est ça que j’appelle le panafricanisme africain ».
Le Niger a connu, le 26 juillet 2023, un changement de pouvoir par la force. Le régime du président Mohamed Bazoum a été renversé par des militaires nigériens, réunis au sein du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) dont le chef est le général Abdourahamane Tiani.
Les chefs d’Etat de la Cédéao ont ordonné le jeudi 10 août 2023 l’activation de la Force en attente de l’organisation, à l’issue d’un Sommet extraordinaire à Abuja, en vue de rétablir l’ordre constitutionnel. Et ce, après des sanctions économiques et financières imposées au pays.
AP/APA