Le Collectif des avocats de la défense juge le verdict en appel de « politique » et dénonce l’« exception faite de ceux qui ont rejoint le RHDP (pouvoir) dans l’intervalle », dans une note.
Le procès en appel contre le jugement criminel rendu le 23 juin 2021 par le Tribunal de première instance d’Abidjan concernant M. Guillaume Soro, ex-chef de l’Assemblée nationale et ses compagnons, ainsi que son mouvement politique GPS, s’est déroulé du 30 janvier au 13 février 2023.
À l’issue des audiences, la Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Abidjan a, suivant un arrêt en date du 13 février 2023, rejeté l’appel interjeté contre ledit jugement, confirmant les condamnations à l’égard de tous les accusés, à l’ « exception faite (selon les avocats) de ceux qui ont rejoint le Rhdp dans l’intervalle ».
Pour le Conseil de Guillaume Soro et ses proches, « il n’a échappé à personne le caractère politique de ce procès où les juges sont utilisés, manipulés et instrumentalisés pour orchestrer des règlements de comptes contre des adversaires politiques majeurs de la Côte d’Ivoire ».
« En réaction, suivant un acte de déclaration du 22 février 2023 du greffe de la Cour d’appel d’Abidjan, nous avons, au nom et pour le compte des accusés condamnés ainsi que GPS, formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt criminel confirmatif », annonce le Collectif des avocats de la défense.
De ce fait, le Collectif des avocats de la défense de M. Soro et ses compagnons soutient que « du fait de l’effet suspensif de ce pourvoi en cassation, absolument rien n’empêche GPS (Générations et peuples solidaires) de poursuivre ses activités en toute légalité ».
« Nous ne négligerons aucune voie de recours, que ce soit au niveau national, sous régional, ou international, parce que nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de toutes les procédures, et cela, jusqu’à ce que le droit soit dit et bien dit », affirment les avocats de la défense.
Le Collectif des avocats de la défense, dans une note publiée ce vendredi 3 mars 2023, demande par ailleurs « aux proches des accusés condamnés et aux militants de GPS, d’apaiser leurs inquiétudes et de demeurer dans la paix et la tranquillité, pour un triomphe du droit et de la vérité ».
L’ex-député Alain Lobognon et Félicien Sekongo, des proches de M. Guillaume Soro, condamnés à 17 mois de prison ferme, ont été acquittés par la Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Abidjan, le lundi 13 février 2023.
Des partisans de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, avaient été interpellés en décembre 2019 pour atteinte à l’autorité de l’État et diffusion de fausses nouvelles puis jugés en juin 2021, au Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.
Ils ont été interpellés le 23 décembre 2019, alors que M. Soro qui était à bord d’un vol privé le ramenant à Abidjan, a finalement atterri à Accra, pays voisin, redoutant une arrestation. Parmi les prévenus figure Kamaraté Souleymane dit Soul to Soul, son ex-chef du protocole et bras droit.
Condamné à vie par contumace par le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau, dans cette affaire, pour complot contre l’autorité Etat, M. Soro a rejeté mi-2021 les verdicts impliquant aussi ses proches, les qualifiant d’ « iniques » et d’ « ordre politique », assurant ne pas renoncer à son combat politique.
Le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau avait prononcé également la dissolution de Générations et Peuples Solidaires (GPS), mouvement politique et citoyen, dont M. Guillaume Soro est le président. Il a en outre ordonné la confiscation de son siège au profit de l’Etat.
En première instance, M. Soro a été condamné à vie pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Hormis ses frères cadets Simon et Rigobert, condamnés à 17 mois de prison ferme, ainsi que l’ex-député Alain Lobognon et Félicien Sekongo, les autres accusés avaient écopé de 20 ans d’emprisonnement.
AP/APA