Le collectif des avocats de Guillaume Soro n’a pas pris part mardi, au tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau, au procès impliquant leur client, accusé de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux, évoquant une « violation » de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Joint par APA, Me Emile Suy Bi, l’un des avocats du collectif, a expliqué qu’ils n’étaient pas au procès parce qu’ils n’ont « pas été associés à la procédure d’instruction », ensuite leur client à leur connaissance « n’a jamais reçu un acte l’informant qu’ il y aurait une audience ».
En outre, dira-t-il, « l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples a clairement demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire de surseoir» à l’exécution du «mandat d’arrêt contre M. Soro et surtout d’attendre la position de la Cour sur le fond de l’affaire ».
« Cette procédure aurait due être gelée. Pour nous, à partir de l’arrêt de la Cour africaine, tout ce qui se fait actuellement se fait en violation de l’arrêt et notamment des droits fondamentaux de notre client », a soutenu Me Suy Bi.
Dans une déclaration relative à cette audience, et consultée par APA, le collectif des avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire affirme que «les avocats de M. Soro Guillaume, en avaient connaissance depuis plusieurs semaines ».
Ce dossier « n’est que l’aboutissement logique du processus judiciaire auquel ces avocats ont participé activement jusqu’au prononcé de l’ordonnance qui a renvoyé leur client devant le tribunal correctionnel d’Abidjan », relèvent le collège des avocats de l’Etat ivoirien.
« Aussi, cette audience se tient à la suite d’une phase d’instruction préalable rigoureuse, au cours de laquelle ces avocats ont été mis en situation de développer, sans aucune restriction ni empêchement, leurs moyens de défense (…) et ce, en dépit de la non-comparution de cet inculpé », souligne-t-il.
Dans le cadre de cette instruction, les avocats de M. Soro Guillaume ont, en croire les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire, « exploité toutes les voies de recours qu’exigeaient les actes juridictionnels pris à l’encontre de leur client ».
M. Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, qui se trouve actuellement en France, est poursuivi pour des faits de recel de détournement de deniers publics portant sur la somme de 1,5 milliard de F CFA et blanchiment de capitaux.
AP/ls/APA