En vue de tenir les délais du calendrier électoral pour la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020, la Commission électorale indépendante (CEI), a engagé lundi le processus de formation des commissions électorales et compte créer 549 commissions locales à travers le pays.
Dans cet élan, le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a eu une séance de travail avec les représentants des partis et groupements politiques, lundi, au siège de l’institution à Abidjan, pour donner les dispositions légales concernant la mise en place des commissions électorales requises.
« Les Commissions électorales locales que nous comptons créer pour l’année 2020 sont au nombre 549 (dont) 31 commissions électorales régionales (CER), 82 Commissions électorales départementales (CED), 378 Commissions électorales sous-préfectorales (CESP) et 58 Commissions électorales communales (CEC) », a précisé M. Coulibaly-Kuibiert.
Sur la base de ces chiffres, chacune des entités politiques membres de la CEI devrait proposer à la Commission centrale de la CEI « au total 1 847 personnalités », répondant au profil requis dont 93 pour les Commissions régionales, 246 pour les Commissions départementales, 1 134 pour les Commissions sous-préfectorales et 174 pour les Commissions communales.
En ce qui concerne les représentants de l’autorité préfectorale, 549 personnalités devraient être proposées par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Après les propositions des partis et de l’administration publique, le président de la CEI nomme, selon la loi électorale, les membres de la Commission électorale locale.
Le président de la CEI a fait observer que les commissaires locaux ne sont pas liés à la Commission électorale indépendante par un contrat de travail, au sens du Code du travail. Ils exercent leur mandat en toute indépendance vis-à-vis des entités qui les ont proposées.
Le vice-président du Front populaire ivoirien (FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo), Kouakou Kra, en charge des questions électorales, représentant l’Alliance des forces démocratiques (AFD, groupement de l’opposition), s’est dit « confiant » par les dispositions du président de la CEI.
« Ils nous ont donné jusqu’au 15 novembre 2019 » pour que chaque parti ou groupement politique puisse désigner ses représentants pour la Commission électorale locale qui devrait être bientôt mise en place, a indiqué M. Kouakou Kra à la presse.
L’opposition a émis « le souhait que le vote électoral soit revu », ce à quoi le gouvernement avait accédé mais jusque-là ça n’a pas été fait, a-t-il dit, avant d’ajouter : « ils nous ont rassuré que le vote électoral sera pris en compte et des propositions faites au gouvernement, (mais) il reste à ouvrir les discussions » ainsi que celles sur le découpage électoral.
Quant au représentant du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir), Mamadou Sanogo, il s’est félicité de voir « en face une équipe (de la CEI) composée de personnes expérimentées, des connaisseurs de la loi et du processus électoral ».
« Nous attendons beaucoup de choses se dire ça et là, pour moi, que les Ivoiriens soient rassurés, nous avons la ferme conviction que pour une fois nous aurons une élection apaisée et une élection qui va se passer dans la transparence où le passage à témoin se fera comme au Ghana ou d’autres pays », a-t-il poursuivi.
Les représentants des partis politiques ont été instruits notamment sur les conditions de désignation des représentants à la Commission électorale locale. Pour M. Mamadou Sanogo, « tout presse pour respecter le calendrier électoral », alors que la plateforme de l’opposition rejette cette mouture de la CEI.
Le nouveau président de la Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, investi le 2 octobre 2019 à la tête de l’institution, après une passation de charges avec Youssouf Bakayoko, a déclaré vouloir « mériter la confiance de la nation ».
Les différents représentants des partis et groupements politiques qui ont répondu à cette convocation de la Commission centrale de la Commission électorale indépendante ont par ailleurs paraphé un document marquant leur accord pour le lancement de ce processus électoral qui donne le ton pour l’élection présidentielle d’octobre 2020.
La désignation des commissaires devant animer les Commissions électorales locales dans les représentations diplomatiques devrait, bientôt, faire l’objet d’une autre rencontre, après une concertation de l’institution avec le ministère ivoirien des Affaires étrangères.
AP/ls/APA