Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Adjoumani Kouassi Kobenan, a présenté ce mercredi 10 mai 2023 la « Place de l’agriculture biologique dans la politique de sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire » devant le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC).
Selon Adjoumani Kouassi Kobenan, « on note que de janvier à mars 2023, 83% de la population est en sécurité alimentaire. La légère baisse par rapport à 2018 est due aux effets induits de la crise russo-ukrainienne ».
Il a relevé qu’au déclenchement de cette crise, il était difficile d’accéder aux intrants de production, dont une grande partie est importée. Toute chose qui a conduit à une baisse de la production vivrière en 2021 de l’ordre de 0,6%.
« Ce chiffre nous interpelle (et) montre qu’une légère baisse de la production vivrière est très coûteuse, en termes de sécurité alimentaire », a-t-il déclaré La sécurité alimentaire reste un enjeu de développement économique et social du pays.
D’après les statistiques de l’Institut de recherche de l’agriculture bio (FIBL), les superficies certifiées bio cultivées en 2021 s’élèvent à 78 783 hectares, soit une augmentation de superficies bio de 55,8% par rapport à celles enregistrées en 2017.
Cependant, l’offre peine à décoller, car elle représente à ce jour, moins de 0,1% de la production nationale, a ajouté M. Adjoumani. Quelques initiatives privées se sont développées au niveau des cultures telles que le cacao, avec 13 coopératives qui ont produit 1 005, 311 tonnes de cacao bio pendant la campagne 2021-2022.
Pour le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, « contrairement à la sécurité alimentaire, le concept d’autosuffisance alimentaire n’est pas vraiment sécurisant pour un pays, en ce sens qu’il ne garantit pas la stabilité dans le temps ».
« A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire a interdit l’importation du riz en 1977, pensant atteindre son autosuffisance alimentaire. L’année qui a suivi, elle était obligée de revenir aux importations pour couvrir ses besoins, fragilisant du même coût toute la politique de production rizicole », a-t-il fait observer.
« Avec l’augmentation régulière de la production vivrière observée depuis 2014, suite à la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole de deuxième génération (PNIA 1) et du PENIA 2, on note que globalement 89% de la population est passée en situation de sécurité alimentaire en 2018 », a-t-il dit.
Lors du PNIA 1, notre stratégie a consisté à donner aux ménages agricoles, les moyens de production nécessaires pour la relance de la croissance de la production vivrière à savoir les semences, les engrais, les matériels et outillage de production, mais également l’aménagement de terres, a-t-il noté.
Cela a permis d’enregistrer une augmentation de la production vivrière de l’ordre de 48%, passant de 11 886 535 tonnes en 2012 à 17 600 099 tonnes en 2017, a-t-il poursuivi. Avec le PNIA 2 mis en œuvre depuis 2018, le gouvernement ivoirien travaille au déploiement de neuf agropoles, pour une agriculture irriguée, mécanisée et respectueuse de l’environnement.
Cette stratégie a, par ailleurs, permis d’enregistrer en 2022, des résultats satisfaisants, notamment la progression du secteur primaire avec 5,1% par rapport à son niveau de 2021, et la progression de la production des céréales à hauteur de 3,5%, ainsi que celle des tubercules et autres de 4,8%, a-t-il partagé
AP/APA