Le procès de Amadé Ouérémi, un ex-chef de milice accusé de meurtres, d’assassinats, de crimes de guerre, de génocide, de tribalisme, de vol en réunion, de viols…commis sur des populations civiles à Duékoué dans l’ouest ivoirien pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, s’est ouvert mercredi au Tribunal de première instance d’Abidjan, plus de sept ans après son arrestation , a constaté APA sur place.
M. Ouérémi qui dit avoir pris ses quartiers au mont Péko ( ouest ivoirien) depuis 2007, a rejeté devant le Tribunal son implication dans ces tueries de Duékoué qui ont fait 817 morts selon la Croix Rouge. « J’étais à Bagouho ( non loin de Duékoué en mars 2011. Je suis allé à Duékoué avec le rebelle Coul de Kouibly. J’étais un simple élément. Et l’ordre de commandement venait du commandant Losseni Fofana. C’est lui qui a donné l’ordre d’aller chasser tous les miliciens de Duékoué », a expliqué M. Ouérémi au Tribunal.
« Dieu même sait que je n’ai pas fait ça », a soutenu M. Ouéremi qui dit n’avoir pas été sur le théâtre des opérations à Duékoué avec « ses hommes ». Poursuivant, il a indiqué qu’une fois à Duékoué le lendemain du massacre « j’ai vu beaucoup de corps dans les rues ».
« Les corps sont restés trois jours dans les rues de Duékoué avant d’être enlevés par l’Organisation des Nations-Unies en Côte ( ONUCI). Mais, il n’y a pas eu de cas de viols », a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Ouérémi a dénoncé un complot de certaines personnes pour lui faire porter la responsabilité de ces tueries de Duékoué.
« Il est juste accusé, mais pas encore déclaré coupable. Je suis en train de chercher à réunir tous les moyens pour le défendre. Si les moyens sont bons, c’est possible qu’ il soit relaxé. Les charges sont nombreuses, j’ai recensé plus de 24 et ça s’apparente à un acharnement », a estimé Me Roseline Aka, l’avocate de l’accusé Amadé Ouérémi. « Pour la nécessité de l’éclatement de la vérité, nous exigerons la comparution de toutes les personnes qu’il faut », a-t-elle souligné.
Ce procès de l’ex-chef milicien où près d’une vingtaine de témoins ont été présentés à la juridiction, a été suspendu aux environs de 18h ( heure locale et GMT) et reprendra jeudi après-midi.
Âgé de 57 ans et de nationalité burkinabè, l’ex-chef de milice Amadé Ouérémi qui était considéré comme un supplétif des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), a occupé pendant plusieurs années la forêt classée du Mont Péko dans l’ouest ivoirien. Il a été arrêté depuis mai 2013 par l’armée ivoirienne.
LB/ls/APA