La 5e édition du programme « Yello start-up », visant à accompagner les petites entreprises, a été lancée ce vendredi 15 septembre 2023, lors d’un afterwork, au Plateau, le centre des affaires d’Abidjan.
Lors du panel de lancement de ce programme, le directeur général de MTN Côte d’Ivoire, Djibril Ouattara, a indiqué que cet espace a pour ambition de créer un écosystème d’innovations et de durabilité, où les rêves des entrepreneurs se transforment en réalité.
Selon Djibril Ouattara, à travers ce programme, l’entreprise de téléphonie veut encourager les prochaines « licornes » ivoiriennes à se révéler, à prospérer et à inspirer, car « seuls nous ne pouvons pas être acteurs de l’innovation ».
Malgré leurs idées innovantes et l’appui de financements publics et privés, peu de projets de jeunes proviennent à trouver un modèle économique adéquat et une gestion viable après la phase d’incubation. Cet espace vient pour impulser les projets jusqu’au prototype afin d’être mieux soutenus.
Ce lancement qui a réuni une centaine d’invités issus de l’écosystème des start-up, de la finance ainsi que des structures d’accompagnement des start-up, a permis d’échanger autour du thème « Comment créer un écosystème d’innovation durable en Côte d’Ivoire ?».
Intervenant en qualité de panéliste, El-Hassana Kaba, le fondateur d’une banque locale, a dit aux jeunes sans ambages que « la banque commerciale n’a pas vocation à financer les start-up ». Il révélera que le patron de Amazone a eu un soutien de ses parents d’environ 300.000 dollars (plus de 150 millions Fcfa).
Le rôle premier de la banque est de garantir l’épargne des déposants, a-t-il insinué, martelant que « ce n’est pas l’idée qui rembourse, c’est l’activité réelle ». Pour lui, le financement viendra avec les facteurs qui entourent la rentabilité du projet.
Le directeur général de l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro, Moussa Diaby, a fait observer que les jeunes sont formés dans un système éducatif pour un emploi, soutenant qu’il faut changer le paradigme en encourageant l’entrepreneuriat.
Pour le directeur général de l’INP-HB, le financement n’est pas le problème. Car, pour une bonne idée et un projet à fort potentiel économique, on trouve toujours des personnes et des structures financières qui vont l’accompagner.
Il a insisté sur la jonction entre la formation, la recherche et l’innovation, avec la mise en place de laboratoires de fabriques pour transformer les idées en des services ou produits concrets qui répondent à des besoins spécifiques et qui créent de la plus-value.
Un appel à candidatures de ce programme, lancé en août 2023, a permis de recueillir 406 candidatures, 261 idées de projets et 57 idées de projets sélectionnées pour l’incubation. Les projets sont issus des secteurs de : logistique, transport, santé, technologie, tourisme, Fintech, énergie et environnement.
Steven Bedi, président du CI 20, une organisation regroupant les start-up ivoiriennes, a invité les jeunes à se former, à faire leur classe afin de maîtriser l’environnement du monde des affaires avant de lancer leur entreprise dans un monde très concurrentiel.
Le 1er lauréat remportera la somme de 7 millions Fcfa, le second 5 million Fcfa, le troisième 3 millions Fcfa à cette édition qui prévoit un prix spécial Agritech doté de 2 millions de Fcfa. A ces prix, s’ajoutent l’accompagnement des partenaires investisseurs.
Depuis 2017, Yello Start-up a révélé de jeunes entrepreneurs porteurs de projets innovants. L’entreprise de téléphonie a investi plus de 250 millions de Fcfa dans des start-up ayant présenté des projets viables, approuvés par un jury de haut niveau.
La fin de l’incubation prévue pour le 15 octobre 2023, suivie d’une soirée de Grand Pitch le 15 décembre prochain, soit un mois après. Cet écosystème devrait permettre aux candidats sélectionnés de bénéficier d’un accompagnement des investisseurs.
AP/APA