Le meeting conjoint du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et du Front populaire ivoirien (Fpi), tenu samedi à Abidjan, doit être « considéré comme le début de la régénérescence de la Côte d’Ivoire », a déclaré Assoa Adou, cadre du Fpi, citant Laurent Gbagbo, fondateur de ce parti.
« Militants, jeunes et femmes de Côte d’Ivoire, vous devez prendre votre destin en main, vous devez exiger la réconciliation nationale afin que le pays renaisse sur des bases saines. Le meeting de ce jour doit être considéré par tous comme le début de la régénérescence de la Côte d’Ivoire », a dit Assoa Adou.
« Alors, jeunes et femmes de Côte d’Ivoire, c’est le message que M. Laurent Gbagbo m’a chargé de vous livrer pour que nous nous levons pour reconquérir notre pays », a insisté M. Assoa Adou, devant des milliers de militants rassemblés au stade du Palais des sports de Treichville, dans le Sud d’Abidjan.
Le meeting co-organisé par la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp, opposition), conduit par le Pdci, et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds, opposition) dont « le référent politique » est M. Gbagbo, a enregistré une forte mobilisation.
Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, était présente au stade du Palais des sports de Treichville. Elle avait à ses côtés d’autres cadres du FPI. Dans la loge des officiels, étaient aussi aperçus des cadres du Pdci et d’autres partis de l’opposition.
M. Assoa Adou, secrétaire général de la frange du Fpi reconnaissant M. Gbagbo comme président, a souligné que l’ex-chef d’Etat, « fidèle à sa ligne d’action politique, asseyons-nous et discutons, a instruit le FPI de s’engager résolument dans le combat pour la réconciliation nationale et la paix en Côte d’Ivoire ».
L’objectif de « la discussion qu’il nous demande, c’est la construction d’un État démocratique, laïc et solidaire, élément essentiel pour l’édification d’une nation multi ethnique, intégrant en son sein des peuples venus des pays voisins, de l’Europe, du Moyen-Orient et d’ailleurs », a-t-il poursuivi.
« C’est le lieu de rappeler au président Alassane Ouattara, au Rdr (son ancien parti) et à ses alliés au sein du Rhdp (la coalition au pouvoir) que leur chaise au rendez-vous du pardon, de la réconciliation et de la fraternité est vide », a affirmé M. Adou, avant d’ajouter « nous les attendons ».
Eds réclame avec « force et conviction la réouverture du dialogue politique, réellement inclusif et qui regroupent à la fois autour d’une table les politiques et la société civile », a déclaré son président Georges Armand Ouegnin, dans un discours.
Partant, a-t-il fait observer, la plate-forme « utilisera tous les moyens démocratiques » en vue de nouveaux débats sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (Cei), dont la mouture votée et promulguée est rejetée par l’opposition jugeant la loi de non consensuelle.
Pour lui, le dialogue est la seule alternative crédible pour le règlement de tous les conflits. C’est pourquoi Cdrp et Eds exigent « une Cei véritablement consensuelle pour des élections transparentes, justes et régulières », a-t-il dit, ajoutant « notre position n’est pas négociable ».
Selon le président de Eds, Georges Armand Ouégnin, sa plate-forme et cette de la Cdrp « rassemblent des hommes et des femmes dignes, et de conviction et non des partisans de la politique du ventre et du tabouret (postes) ».
Le secrétaire exécutif en chef du Pdci, Maurice Kakou Guikahué, un artisan de ce meeting, a salué la mobilisation des militants qui ont bravé la pluie à un moment donné du rassemblement. Il a appelé à une réconciliation de la vie politique.
« Prochainement, c’est l’opération inondation du Plateau (le centre des Affaires d’Abidjan) avec le stade Félix Houphouët Boigny », le plus grand stade du pays accueillant officiellement quelque 35.000 places. Et ce, faisant allusion à un meeting de la plateforme de l’opposition.
Cette perspective annoncée de la réconciliation est de l’intérêt de tous les fils et de toutes les filles de ce pays, a estimé M. Guikahué pour qui « il faut se réconcilier pour une paix véritable et pour qu’il y ait la stabilité (car) sans paix il n’y a pas de développement ».
Les partis et groupements politiques sont en ordre de bataille en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2020. Alain Lobognon, au nom des députés de l’opposition parlementaire, a appelé à la gratuité de la Carte nationale d’identité (Cni) pour permettre à un plus grand nombre de voter.
Dans une motion, les partis de l’opposition ont soutenu les efforts de Henri Konan Bédié pour son élan de réconciliation. Il y a quelques semaines, le chef du Pdci a rencontré M. Gbagbo à Bruxelles, où l’ex-chef d’Etat, en liberté conditionnelle.
M. Gbagbo attend la réaction du procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) sur son acquittement ainsi que celui de Blé Goudé, son co-accusé. Si la Cour ne fait pas appel de la décision d’acquittement, il est libre de regagner son pays.
AP/ls/APA