La ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Pr Mariatou Koné, a été élue, samedi à Abidjan par ses pairs, présidente du Comité régional de pilotage du projet de l’Autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel (SWEDD ou Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend), a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.
Elle a été élue à l’issue des travaux de la 4ème session ordinaire du Comité régional de pilotage des pays bénéficiaires du SWEDD en remplacement du ministre du Plan et de l’aménagement du territoire du Mali, Adama Tiémoko Diarra.
Pendant deux jours, les ministres des sept pays membres du SWEDD et les partenaires techniques et financiers que sont entre autres la Banque mondiale et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ont évalué la mise en œuvre de ce projet lancé en 2015 pour un mandat de trois ans. Après plusieurs plaidoyers, le projet SWEDD financé à plus de 207 millions de dollars par la Banque mondiale a été prorogé jusqu’en 2023.
Au cours du passage de témoin, le président du Comité régional de pilotage sortant s’est dit confiant quant au leadership de la nouvelle présidente à relever les importants défis dans la communauté SWEED.
Il s’agira notamment d’améliorer le taux de scolarisation des jeunes filles, permettre aux femmes déscolarisées de reprendre le chemin de l’école et d’inscrire la question de la santé comme une priorité et surtout mettre fin aux mariages précoces.
«Je ne doute pas un seul instant au regard de votre parcours brillant à la fois universitaire que gouvernemental, que vous accomplirez cette mission avec succès » s’est félicité Adama Tiémoko Diarra.
Prenant la parole à son tour, Mariatou Koné a dit mesuré l’importance des défis à relever. «Nous avons fait des pas importants dans la mise en œuvre du SWEDD. Mais de nombreux défis nous attendent », a-t-elle relevé.
A ce propos, Mme Koné a cité l’extension du projet à l’ensemble des pays du sahel et pourquoi pas de l’Afrique, l’organisation de la table ronde de mobilisation des ressources en 2019, la mise en place d’un cadre de partenariat public privé autour du dividende démographique, le respect des agendas 2030 et 2060 et le respect de la feuille de l’Union africaine.
Pour conduire à bien cette mission, la nouvelle présidente du Comité régional de pilotage du projet entend non seulement s’appuyer sur l’ensemble des ministres du SWEDD, mais également sur les partenaires techniques et financiers dont l’appui constant n’a jamais fait défaut.
« La vision du projet SWEDD doit être appropriée par nos Etats, par nos populations pour un mieux-être et une qualité de vie qui leur confère toute la dignité d’être humain » a-t-elle insisté.
Le projet Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (SWEDD) est une initiative régionale impliquant sept pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre confrontés à des défis sociodémographiques identiques. Il s’agit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Benin et du Tchad.
Ce projet vise à renforcer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes en vue d’accélérer la transition démographique dans la région.
Financé par la Banque mondiale, il est mis en œuvre par les pays avec l’appui technique du Fonds des Nations Unies pour la population et l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).
La Guinée, le Sénégal et le Cameroun ont exprimé au cours de ces assises d’Abidjan leur volonté d’intégrer le SWEDD dont l’espace comptait en 2015, 107 millions d’habitants. Les projections estiment à 356 millions les populations de cet espace en 2063.
LS/APA