Le président de l’Union Pour la Côte d’Ivoire (UPCI, opposition), Me Brahima Soro a annoncé, mercredi à Abidjan, la détermination de son parti politique à « travailler à l’éclosion d’une alternative politique crédible en Côte d’Ivoire ».
« A l’UPCI, nous avons décidé de sortir des sentiers battus, de la politique politicienne ivoirienne, pour travailler à l’éclosion d’une alternative politique crédible en Côte d’Ivoire car pour nous, le pays a tout à perdre si 2020 devait consacrer le match retour de 2010», a déclaré Me Soro au cours d’une rencontre avec la presse.
Poursuivant, le président de l’UPCI a passé en revue les derniers points saillants de l’actualité ivoirienne, notamment le procès conjoint de l’ex-Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et son ex-ministre Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI), le congrès constitutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) prévu le samedi prochain ainsi que l’amorce du dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition qui doit aboutir à la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI).
Me Soro s’est félicité de l’acquittement de MM. Gbagbo et Blé Goudé poursuivis à la CPI depuis 2011 pour quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011 qui a fait officiellement 3000 morts, car, a-t-il expliqué, «pour la réconciliation, la Côte d’Ivoire a besoin ici de tous ses enfants ».
Par ailleurs, le président de l’UPCI pense que le congrès du RHDP prévu le samedi prochain dans la capitale économique ivoirienne aboutira à la création d’une organisation «hybride».
S’agissant du dialogue politique sur la réforme de la CEI, Me Brahima Soro qui dit afficher désormais des «accointances» avec la nouvelle plateforme politique envisagée par le Président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié, a constaté la non-invitation de son parti par le gouvernement.
« Je vous confirme notre non-invitation. Mais, nous allons partager nos propositions avec tous les acteurs qui participent à ce débat », a-t-il ajouté, avant de s’interroger, « à quoi sert une réforme de la CEI si le vainqueur de la présidentielle de 2020 est déjà connu ? », faisant référence aux déclarations de certains cadres du RHDP (coalition au pouvoir) qui ont estimé le week-end dernier que « 2020 est déjà bouclée».
A propos de la vague de dissidence qui a secoué son parti, Me Brahima Soro pense qu’elle a permis à certains militants de l’UPCI de « clarifier leur position». «Les choses sont claires maintenant. Nous sommes à l’aise et nous travaillons dans un environnement assaini » s’est-il félicité, reconnaissant que « 2018 a été difficile » pour l’UPCI.
La dissidence de l’UPCI est née après le congrès du 28 avril 2018 au cours duquel ce parti politique a voté contre toute attente «non » au projet de parti unifié, dont l’accord politique avait auparavant été signé par les présidents des six partis formant le RHDP.
Après avoir réuni début juin 2018 un bureau politique pour destituer M. Soro de son poste de président, la dissidence de l’UPCI a tenu à Abidjan un congrès extraordinaire au cours duquel M. Anicet Brou a été élu. Les textes du futur parti unifié rejetés lors du congrès d’avril, ont tous été adoptés à l’unanimité par les dissidents.
Ces dissidents qui ont porté l’affaire devant la justice ont été déboutés en août par le Juge des référés avant d’être ramenés devant le juge du fond. En attendant une éventuelle décision du juge du fond, le camp de Me Brahima Soro occupe le siège du parti à Cocody-Angré.
LS/APA