L’Union européenne octroie 1,3 milliard FCA destinés à promouvoir un accès équitable à des services financiers de qualité et à la finance verte en Afrique subsaharienne.
L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Mme Francesca Di Mauro a signé, ce jeudi 27 juin 2024, à Abidjan, une convention avec l’Alliance pour l’inclusion financière (AFI), représentée par son directeur exécutif, Alfred Hannig.
Cette convention, portant sur le projet « Financial Inclusion in Sub-Saharan Africa » (Inclusion financière en Afrique subsaharienne), a été paraphée à l’ouverture de la 13e table ronde annuelle des leaders de l’Initiative africaine sur les politiques d’inclusion financière (AfPI).
« Aujourd’hui marque officiellement le lancement du projet Financial Inclusion in Sub-Saharan Africa (FI-Africa) d’un motant de 2 millions d’euros (1,31 milliard de Fcfa) », a indiqué l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, Mme Francesca Di Mauro.
Selon la diplomate européenne, ce projet vise à « soutenir les activités de l’AFI dans la promotion à l’accès équitable à des services financiers de qualité en Afrique subsaharienne, en particulier dans les secteurs des services financiers numériques ».
Le projet FI-Africa a également pour objectif d’accompagner les politiques africaines pour l’inclusion financière des jeunes, des femmes et la finance verte qui relèvent d’une importance particulière pour l’Union européenne, a-t-elle ajouté.
Dans le monde, 1,2 milliard d’adultes ont obtenu entre 2011 et 2017 un compte bancaire. Néanmoins, il reste encore 31 % des adultes non bancarisés dont 56 % de femmes, a-t-elle relevé. En Afrique subsaharienne, 49 % des adultes possèdent un compte en banque, un taux qui a plus que doublé depuis 2011.
« Malgré cette évolution positive en Afrique subsaharienne, de nombreux challenges persistent », estime la diplomate européenne pour qui, il est encore nécessaire de renforcer les infrastructures financières et de mettre en place des environnements réglementaires favorables via les avancées technologiques.
Une enquête menée par Afrobarometer en 2018 a révélé que seulement 50 % des personnes en Afrique subsaharienne faisaient confiance à leurs banques et ont indiqué qu’il fallait améliorer la transparence, la crédibilité des données et la sécurité.
La commissaire du gouvernement, Kaba Nialé, ministre ivoirienne de l’Economie et du plan, a salué le thème de cette réunion annuelle de l’AfPI : « Le rôle des régulateurs financiers dans la création d’emploi en Afrique ». La session se déroule du 24 au 27 juin 2024, à Abidjan.
Le directeur exécutif de l’Alliance pour l’inclusion financière (AFI), Alfred Hannig, a fait remarquer que plus de 70 millions de jeunes sur le continent africain seront sur le marché de l’emploi d’ici à 2030, d’où ce projet est une opportunité pour dynamiser la Fintech.
Le projet FI-Africa, dira-t-il, devrait se dérouler sur deux ans. Ce partenariat entre l’AFI et l’UE vient renforcer par ailleurs les dispositifs réglementaires des pays africains sur leurs politiques d’inclusion financière.
L’adoption, en juin 2016, par le Conseil des ministres de l’UEMOA, d’une Stratégie régionale d’inclusion financière, avait pour objectif principal d’atteindre sur cinq ans un taux d’inclusion financière de 75%. Au niveau de la région subsaharienne, l’inclusion financière est passé de 34% en 2013 à 72% en 2023.
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les PME créent environ 67 % des emplois dans le monde. Elles sont toutefois susceptibles de jouer un rôle encore plus important dans l’économie, si les principaux obstacles à leur développement sont levés.
Mme Chee Soo Yuen, chief operating officer, de l’AFI, a insisté lors d’un point de presse, en marge de l’ouverture de la réunion, que « l’inclusion verte sera primordial » dans le projet et l’organisation aidera les pays à rédiger des politiques pour faciliter l’inclusion financière.
La Côte d’Ivoire abrite l’édition 2024 de la table ronde annuelle des leaders de l’Initiative africaine sur les politiques d’inclusion financière après celle de 2015 et 2019. Le pays qui abrite le siège de l’AFI, se positionne comme un hub financier et technologique.
AP/APA