L’opposition ivoirienne a annoncé mercredi le maintien de son meeting à Abidjan le samedi 21 décembre 2019, affirmant tenir son rassemblement au stade Seny Fofana de Port-Bouët (Sud) à la suite d’un arrêté de la marie de Yopougon (Ouest) interdisant leur manifestation à la Place Ficgayo.
« Nous tiendrons notre meeting le même samedi 21 décembre 2019 à 11 heures au stade Seny Fofana de Port-Bouët dont nous avons obtenu l’autorisation », a dit Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), lors d’une conférence au siège du parti.
Suite à une demande de la Place Ficgayo par l’opposition, le 26 novembre 2019, en vue du meeting initialement prévu le 14 décembre, la mairie avait fait savoir que cette mythique place était occupée pour le Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le parti au pouvoir, pour installer ses coordinations.
Selon M. Guikahué, secrétaire permanent de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), la plateforme de l’opposition, le maire a donné son « OK pour le 21 décembre 2019 » et dans l’attente de l’autorisation l’arrêté est sorti interdisant tout meeting sur l’espace jusqu’au 5 janvier 2020.
Et ce, pour éviter des risques de troubles, a-t-il dit, avant d’ajouter : « nous n’avons jamais organisé notre activité en pensant au président français Emmanuel Macron », qui effectue une visite officielle en Côte d’Ivoire les 20,21 et 22 décembre 2019.
Un arrêté pris par le maire de Yopougon, commune à l’Ouest d’Abidjan, réputée comme fief de l’ancien président Laurent Gbagbo, interdit « toute manifestation dans toute la commune de Yopougon du 7 décembre 2019 au 5 janvier 2020 ».
« Les démarches pour rencontrer les autorités municipales ont été vaines », déplore M. Guikahué qui dénonce « un agissement anti-démocratique », parce que ce meeting vise « la réconciliation nationale et la paix en Côte d’Ivoire ».
La question de la réforme de la Commission électorale indépendante fait partie de l’ordre du jour du meeting. L’opposition ivoirienne appelle à une CEI consensuelle qui évite mort d’homme à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2020.
Elle exige en outre la « gratuité » de l’établissement de la Carte d’identité nationale (CNI) et « la prolongation du délai de validité des anciennes cartes d’identité », ce qui devrait permettre à un plus grand nombre de participer à la prochaine présidentielle.
M. Guikahué a poursuivi, indiquant que l’opposition donnera de la voix pour demander « le retour au pays de l’ancien président Laurent Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé du Cojep (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples) pour donner une chance à la réconciliation nationale».
Pour sa part, Assoa Adou, un cadre du parti de M. Gbagbo, a appelé les populations à Abidjan et en Côte d’Ivoire à « se mobiliser » pour ce meeting, qui selon lui n’a pas été expressément fixé à la période de la visite de Macron, mais se trouve dans l’emprise de son séjour suite à un report consécutif à l’occupation de la Place Ficgayo le 14 décembre.
« Nous voulons la paix pour toute la Côte d’Ivoire et pour toute l’Afrique », a-t-il déclaré lançant à l’endroit des militants de l’opposition « rendez-vous le 21 décembre à Port-Bouët ». Ce meeting conjoint de l’opposition intervient après celui du 14 septembre 2019 au Parc des sports de Treichville, dans le Sud d’Abidjan.
AP/ls/APA