Des centaines de personnes en majorité des femmes ont marché, lundi matin dans la commune d’Abobo (un quartier populaire au Nord d’Abidjan) pour dénoncer la libération de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo et de son ex- ministre Charles Blé Goudé.
« Pas d’ambiguïté dans le procès », « CPI, nous voulons un verdict de culpabilité », « le procès doit évoluer normalement » , tels sont entre autres messages , visibles sur des pancartes de fortunes que présentaient ces manifestants dans la commune d’Abobo.
Vêtus de bandeaux et des foulards rouges, ces victimes qui se disent déterminées n’entendent pas lâcher prise. « Pour nous, cette décision est une insulte à la mémoire des 3000 morts de la crise post-électorale née de la volonté de Laurent Gbagbo de confisquer le pouvoir par tous les moyens après sa défaite à la présidentielle de 2010 », a indiqué, Issiaka Diaby ,Président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) , au rond point du quartier Anador après environ une trentaine de minutes de marche ponctuée d’arrêt qui a débutée au rond point de la mairie de ladite commune.
Selon ce responsable de victimes de crises, « c’est un mépris pour la douleur des familles des personnes assassinées, dans de nombreux cas, dans la fleur de l’âge ». « Nous pensons que les crimes ont été commis sous leur instigation. Les victimes disent non-non et non. Elles exigent de la CPI des réponses immédiates », a conclu M. Diaby.
Une dame la quarantaine révolue, ne cessait de scander le nom de sa nièce « Ouattara Maya, qui a été tuée ici (rond point d’anador) », demandant à « la CPI de revoir sa décision ». Quant à Faby Diomandé qui se présente comme un leader d’opinion, il estime qu’il «y’a eu des victimes de jour. Gbagbo ne peut pas être acquitté » .
Cette manifestation qui n’est pas la première du genre, a occasionné un grand ralentissement du trafic dans cette partie de la commune créant parfois des altercations avec les automobilistes.
La chambre d’appel de la CPI a décidé à l’unanimité d’imposer les conditions à la mise en liberté de M. Gbagbo et Blé Goudé dans un Etat disposé à les accepter sur son territoire et apte à faire respecter les conditions fixées par la chambre d’appel», indique un communiqué de cette juridiction pénale internationale transmis à APA.
« La Chambre d’appel a chargé le greffier de la CPI d’identifier et de conclure des accords avec des Etats disposés à accepter M. Gbagbo et/ou M. Blé Goudé sur leur territoire et à faire respecter les conditions imposées», précise la juridiction.
Le 15 janvier dernier que la Chambre de première instance de la CPI avait ordonné l’acquittement et la libération immédiate de MM. Gbagbo et Blé Goudé. Une décision qui a fait l’objet d’un appel du procureur Fatou Bensouda.
Les deux hommes dont le procès a duré près de sept ans, étaient poursuivis pour quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011 qui a fait officiellement 3000 morts.
SY/ls/APA