L’homme d’Affaires et politicien ivoirien, Jean-Louis Billon, a échangé ce samedi 21 septembre 2024, à Abidjan, avec les Jeunes entrepreneurs ivoiriens (JEI), sur l’environnement économique du pays. Il préconise préconise la création d’un fonds de souveraineté.
Devant des dizaines de jeunes, Jean-Louis Billon, a déclaré que la Côte d’Ivoire a d’énormes potentiels économiques pour un développement fulgurant, cependant le pays connaît « une corruption endémique et la mal gouvernance ».
« Chaque fois que je me suis trouvé devant un leader politique, en Côte d’Ivoire et ailleurs, je leur ai toujours dit vous aurez les moyens de votre politique que si vous rendez le pays économiquement fort », a confié M. Billon.
Pour rendre le pays économiquement fort, « il faut que les nationaux et les entrepreneurs soient eux-mêmes forts sinon on restera à la merci du reste du monde », a-t-il soutenu, attestant que la Côte d’Ivoire est un pays entreprenant, « mais on ne fait pas suffisamment pour l’entreprise ».
Il fera observer qu’une croissance économique soutenue absorbe le chômage. Mais, en dépit des efforts du gouvernement, l’on a un important taux de chômage, en Côte d’Ivoire, oscillant « entre 20% et 30% » contre 2 à 5% avancé par les officiels.
Enjeux économiques
« Soixante-dix pour cent de la population a moins de 20 ans et il faut savoir qu’on doit créer dans cette sous-région près de 150 millions d’emplois dans les cinq ans à venir. Si on ne les créé pas, on fragilise nos pays, nos économies et beaucoup de jeunes vont aller à l’aventure », a-t-il relevé.
Le grand défi est de faire en sorte que « nos entreprises puissent être durables », a-t-il souligné, faisant remarquer que lorsqu’on crée une entreprise, les trois premières années sont les plus difficiles et il faut accompagner les entreprises.
M. Billon, ex-ministre du Commerce, a insisté « qu’il faut défendre l’environnement des affaires, faire en sorte qu’il soit le plus favorable possible », avant d’ajouter « qu’on ne peut pas entièrement faire reposer notre développement sur l’investissement direct étranger ».
« Il faut que dans les parts économiques de la Côte d’Ivoire, les premiers soient des Ivoiriens. Dans tous les pays du monde, c’est ainsi. Aux Etats-Unis, dans tous les secteurs d’activités, les premiers sont les Américains », a-t-il illustré.
Concernant le crédit, il a fait remarquer qu’aux Etats-Unis, l’entreprise où il officiait à l’époque, la société a été financée par leasing sur 30 ans. Et d’ajouter que si, en Côte d’Ivoire, les entreprises peuvent rembourser un prêt sur cette période, elles feront des prouesses.
Il a appelé, par ailleurs, à réduire progressivement les importations et à créer de la valeur ajoutée grâce aux expertises locales. M. Billon préconise un fonds de souveraineté pour soutenir les entreprises locales et les rendre plus compétitives.
Ambition politique
« Le seul poste qui me manque, c’est celui de président de la République », a dit Jean-Louis Billon, le député de Dabakala (Nord), qui a rappelé avoir été président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, ex-ministre du Commerce et président de Conseil régional.
Cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), Jean-Louis Billon, a maintes fois affiché son appétence à briguer la magistrature suprême. Une Convention du parti est prévue pour bientôt et l’on attend de savoir sa posture.
A la suite d’une question d’un jeune entrepreneur sur l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon a laissé entendre « votez-moi et vous verrez », sans plus de précision sur sa candidature à la future élection présidentielle ivoirienne, fixée en octobre 2025.
« La Côte d’Ivoire ne doit pas être une maison de retraite », a ironisé Jean-Louis Billon, exhortant les jeunes à être exigeants vis-à-vis des dirigeants politiques et à prendre leur place dans la vie de la Nation.
AP/Sf/APA