Les députés du Groupe parlementaire du PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ont décidé de quitter la plénière en cours de session, pour protester contre le processus électoral devant conduire à l’organisation de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Avant les délibérations, en plénière, ce mercredi 19 mars 2025, le PPA-CI, le Groupe parlementaire du PPA-CI a posé un préalable, décidant de « quitter la salle de la séance plénière », en raison de l’absence du nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale provisoire, publiée le lundi 17 mars 2025.
Sur cette « liste électorale qui servira de base à l’organisation des différentes élections cette année, nous n’y avons pas trouvé le nom du président Laurent Gbagbo », a déclaré M. Hubert Oulaye, le président du Groupe parlementaire du PPA-CI (opposition).
« Il y a également le refus de la CEI (Commission électorale indépendante) d’effectuer la révision légale de la liste électorale » pour l’année 2025, a-t-il dit, rappelant que la loi requiert une Révision de la liste électorale (RLE), chaque année.
« Pour ces deux raisons, nous avons décidé, à travers un préalable, de marquer notre désapprobation et notre indignation », a expliqué Hubert Oulaye. Cette posture du PPA-CI augure, déjà, un bras de fer entre le pouvoir et le parti de Gbagbo avant les joutes électorales.
Le PPA-CI réclame l’inscription du nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. En dépit de sa radiation du listing électoral, pour cause de condamnation, le parti annonce que l’ex-président ivoirien, déjà investi, demeure le candidat de la formation politique à cette présidentielle.
Condamné à 20 ans ferme dans l’affaire de braquage de la Bceao lors de la crise postélectorale de 2010-2011, M. Gbagbo a été radié de la liste électorale. Bien qu’il bénéficie d’une grâce présidentielle depuis août 2022, cela ne permet pas son admission sur la liste électorale.
Hubert Oulye a, ensuite, fait observer qu’en décembre 2024, l’Assemblée nationale a adopté la loi des finances pour l’année 2025, qui prévoit un certain nombre de dotations pour faciliter l’organisation des élections, dont le budget pour la révision de la liste électorale.
« Malheureusement, la CEI a décidé de ne pas procéder à la révision de la liste électorale telle que prévu par les textes en Côte d’Ivoire. Nous nous plaignons contre cela, nous ne pouvons pas donner les moyens budgétaires à la CEI et voir la CEI décider de son seul chef de ne pas procéder à la RLE », a-t-il martelé.
« Au-delà de cela, nous n’avons pas trouvé le nom de Gbagbo sur la liste électorale en dépit de toutes les incongruités signalées depuis près de cinq ans. Gbagbo n’a pas son nom sur cette liste pour dit-on braquage de la BCEAO, un braquage que la BCEAO ne s’est jamais pourvue devant la justice », a-t-il poursuivi.
Laurent Gbagbo « a été condamné par un tribunal de droit commun, alors qu’il ne peut être jugé que par un tribunal spécial. Pour toutes ces raisons, le groupe parlementaire PPA-CI a donc décidé de protester et de sortir de la salle de délibération de la plénière de l’Assemblée nationale », a-t-il soutenu.
Le président du Groupe parlementaire du PPA-CI (opposition), le professeur Hubert Oulaye, a fait savoir par la suite que cet acte a été posé « en attendant que la direction du parti nous donne d’autres alternatives et d’autres orientations ».
AP/Sf/APA