Le secteur privé ivoirien a été invité jeudi à Abidjan à « prendre toute sa part» dans la lutte contre l’érosion côtière et les effets pervers des changements climatiques sur le littoral ouest-africain, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.
Cet appel a été lancé au patronat ivoirien à l’occasion d’un atelier de sensibilisation des acteurs du secteur privé sur le projet d’investissement pour la résilience des zones côtières ouest africaines ( WACA) organisé autour du thème : « Comment impliquer davantage le secteur privé ivoirien dans la mise en oeuvre d’actions pour renforcer la résilience du littoral ouest africain face aux changements climatiques ? ».
Ce projet dénommé WACA, financé en Côte d’Ivoire à hauteur de 15,8 milliards FCFA par la Banque mondiale de concert avec les autorités ivoiriennes et des partenaires au développement à une durée de cinq ans dans le pays. Il vise notamment à renforcer la résilience du littoral dans la sous-région.
« Ce atelier permet d’appeler le secteur privé ivoirien à prendre toute sa part dans la lutte contre l’érosion côtière et les effets pervers du changement climatique», a dit Pr Ochou Delphin, le coordonnateur du projet WACA en Côte d’Ivoire estimant que ce phénomène ( érosion côtière) menace les entreprises « à court, moyen et long terme ».
Auparavant, il a fait remarquer que l’érosion côtière et le changement climatique menacent les « infrastructures de premier plan» de la Côte d’Ivoire. « Un diagnostic en Côte d’Ivoire a permis d’identifier cinq points chauds, entendez points sensibles au phénomène de l’érosion côtière à savoir San-Pedro, Grand-Lahou, Abidjan Port-Boüet, Grand-Bassam et Assinie», a rappelé Pr Ochou soulignant que le projet WACA vise à mettre en évidence des « mesures multi-sectorielles» qui peuvent apporter des «solutions viables» aux problématiques de gestion des sols et d’aménagement du territoire.
De son avis, le secteur privé ivoirien, très présent dans les zones côtières du pays, est un « acteur clé » dans la gestion intégrée du littoral. C’est pourquoi, Pr Ochou a estimé que son implication ( le secteur privé ivoirien) apparaît comme une « priorité » pour le succès de la lutte contre l’érosion côtière.
« La grande majorité des entreprises de Côte d’Ivoire sont implantées sur le littoral. Chaque jour, elles sont soumises aux effets de l’érosion côtière. Il faut préserver les infrastructures côtières si nous voulons pérenniser nos activités » a conseillé pour sa part, M. Claude Koutouan au nom de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire ( CGECI, patronat ivoirien).
Poursuivant, le représentant du patronat ivoirien a réaffirmé l’intérêt que son institution apporte aux questions environnementales espérant que cet atelier permette de rendre « nos entreprises moins vulnérables ». De son côté, Mélissa Landesz, la cheffe du projet WACA à la Banque mondiale a appelé à, son tour, le secteur privé ivoirien à s’impliquer davantage pour la gestion intégrée du littoral. « C’est en mutualisant nos efforts que nous arriverons à des résultats concrets », a-t-elle estimé.
Selon la Banque mondiale, un tiers des habitants de l’Afrique de l’ouest vivent sur le littoral et les zones côtières sont à l’origine de 56% du PIB de la région. Le projet WACA, financé par la Banque mondiale et mis en oeuvre dans six pays ( Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Mauritanie, Sao Tomé et Principe) entend contribuer au développement durable du littoral ouest africain en luttant contre l’érosion et les inondations côtières.
LB/ls/APA