Le président du Sénat ivoirien, Jeannot Kouadio-Ahoussou , a annoncé jeudi des réflexions en vue de la prise en compte des « valeurs culturelles traditionnelles » du pays dans le système éducatif, à l’ouverture d’une session ordinaire de l’institution à Yamoussoukro.
« Le Sénat ne saurait garder le mutisme face aux violences et aux dérapages dans le système éducatif (récemment observés). A ce sujet, le Sénat propose une réflexion approfondie dans la perspective d’une grande prise en compte de nos valeurs culturelles traditionnelles dans l’éducation », a dit M. Kouadio-Ahoussou dans un discours en présence du chef de l’Etat Alassane Ouattara.
M. Kouadio-Ahoussou a « félicité l’ensemble des acteurs, le gouvernement et les syndicats pour les compromis obtenus qui ont permis la reprise des cours sur l’ensemble du territoire national » suite à la crise qui a secoué l’école ivoirienne les semaines précédentes.
Cette crise, selon lui, a été « émaillée par des actes de violences verbales et physiques ainsi que par des dégradations de biens publics et privés. Ces comportements malheureux » devraient par ailleurs interpeller tous les acteurs du système éducatif.
« Quelle jeunesse ivoirienne pour relever les défis du présent et du futur pour la construction de la Côte d’Ivoire ? », s’est-il interrogé, avant d’ajouter : « nous souhaitons vivement que cette reprise soit définitive et que la question de l’école soit réexaminée et évaluée ».
Cet examen qui devra « impliquer plusieurs expertises permettra d’adresser de façon plus efficace les questions relatives à la violence en milieu scolaire, à la performance de notre système éducatif et contribuer à construire l’Ivoirien nouveau, outillé pour intégrer harmonieusement les exigences du monde globalisé et compétitif qui s’impose à nous et encore plus aux générations futures », a-t-il soutenu.
Pour lui, « les changements intervenus dans les pays développés sont l’œuvre du système éducatif et d’une population qui participe aux efforts des responsables politiques des pays qui en sont bénéficiaires ».
Citant le premier président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny, il a dit que dans notre siècle dominé par la science et la technique où la connaissance et les découvertes franchissent les frontières, l’éducation que reçoivent les enfants devrait les préparer à accomplir un grand dessein.
« L’éducation de nos enfants est au demeurant trop sérieuse pour être confiée aux seuls enseignants. Parents d’élèves, société civile, gouvernants, tous devront jouer leur partition qui seront vaines si les générations futures ne sont pas capables moralement, intellectuellement et techniquement d’en assurer la pérennité », a-t-il poursuivi.
Il y a quelques semaines, des enseignants grévistes dans le secteur éducation /formation et le principal syndicat des enseignants chercheurs des universités publiques, ont observé plusieurs semaines de grève pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail.
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, a reçu ces syndicats à l’effet d’échanger, et les a rassuré de poursuivre les débats dans un cadre de discussions et de dialogue.
Le Sénat, encrage institutionnel des collectivités territoriales, est maintenant au grand complet. Le 3 avril 2019, M. Ouattara a nommé les 33 sénateurs restant, ce qui porte à 99 l’ensemble des membres du Sénat. Après la mise en place des Commissions, l’institution peut pleinement jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale.
AP/ls/APA