Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), ex-allié au pouvoir, a commis samedi des huissiers pour constater l’usage de son logo à un meeting de rentrée politique du Rhdp (Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) de France, tenu au Palais des congrès de Montreuil.
Quand les leaders du « Pdci ont vu que la mobilisation était extraordinaire, ils ont envoyé des huissiers » qui ont eu du fil à retordre face à plus de 5 000 personnes réunies au palais des congrès de Montreuil, a déclaré Kobenan Adjoumani, porte-parole principal du Rhdp dans un discours.
Joint par APA, un responsable du Pdci à Abidjan, a attesté de ce fait, transmettant une note dans laquelle il est écrit : « cela fait suite à une décision d’un juge daté du 31 octobre 2019, et qui a été signifiée pour exécution ce samedi pendant le meeting ».
M. Adjoumani, représentant le Premier ministre ivoirien, ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, Amadou Gon Coulibaly, président du directoire du Rhdp, a appelé les partisans de la coalition au pouvoir en Europe, à regagner la foi militante pour la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020.
« Certains veulent amuser la galerie, mais le Rhdp travaille méthodiquement pour asseoir sa victoire et je puis vous rassurer, nous allons remporter démocratiquement, clairement et tranquillement ces élections », a dit M. Kobenan Adjoumani, sous des salves d’applaudissements.
Évoquant la candidature annoncée de Guillaume Soro pour la présidentielle de 2020, il a dit que ce dernier qui se dressait contre la « dictature de M. Bédié», président du Pdci et contre « M. Gbagbo qu’il assimilait au plus cruel des dictateurs », tente de se rapprocher de ceux-ci.
Aujourd’hui, il a un « parfait amour avec M. Bédié et il fait le pied de grue pour obtenir une audience avec M. Gbagbo et le président Alassane Ouattara est devenu la cible de toutes (leurs) attaques », a-t-il lancé, avant de s’interroger « la Côte d’Ivoire mérite-t-elle de politiciens pareils ? ».
Et à l’auditoire de répondre « non ». Pour M. Kobenan Adjoumani, il s’agit d’ « une alliance d’escroquerie », la plate-forme de l’opposition ivoirienne regroupant les partis et mouvements proches de ces trois personnalités, à savoir M. Gbagbo, M. Bédié et Guillaume Soro.
« Nous allons gagner au premier tour, c’est en réalité ce qui explique ces peurs et tout le vacarme dont les nuisances sonores nous parviennent jusque dans l’hexagone (…) nous sommes convaincus que nous allons les gagner parce qu’au moment venu, ça sera bilan contre bilan», a-t-il martelé.
Le porte-parole principal du Rhdp, a soutenu que « la nouvelle Constitution qui proclame la IIIè République, permet au président Alassane Ouattara d’être candidat (pour un troisième mandat) s’il le veut ». Pour l’opposition M. Ouattara ne peut briguer un troisième mandat.
« M. Ouattara dit qu’ au moment venu il va faire son choix, alors s’il dit qu’ il est le capitaine du match, est-ce qu’ il y a match ? Et s’il dit je veux laisser mes enfants jouer et qu’ il devient entraîneur, est-ce qu’ il y a match », a-t-il lancé aux militants qui ont dit « non, il n’y a pas match ».
Selon M. Adjoumani, si le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara décide d’être « le capitaine de l’équipe, c’est un coup KO, s’il est l’entraîneur de l’équipe, c’est un coup KO ». Toutefois, les militants devraient maintenir cette flamme allumée jusqu’aux élections de 2020.
Le leader du Pdci, l’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, a maintes fois décrié la présence du logo du Pdci dans celui du Rhdp, le parti au pouvoir. Des actions judiciaires ont été menées, mais sans gain de cause. Cette bataille se déporte ainsi hors des frontières ivoiriennes.
AP/ls/APA