Le Patronat ivoirien, a, à l’issue de la 11e édition de la CGECI Academy, élaboré des recommandations pour améliorer la compétitivité des économies africaines, dans un rapport.
L’édition 2023 de la CGECI Academy, le 11e forum économique de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, Patronat ivoirien), tenue du 26 au 27 octobre 2023 à Abidjan, a eu pour thème « Croissance durable des entreprises en Afrique : Cap sur la compétitivité. »
Pour une compétitivité assurée, les acteurs du secteur privé souhaitent que la notion de sécurité soit intégrée au cœur des stratégies globales des entreprises notamment pour les PME. Ils demandent de renforcer les cursus de formation et d’accroître les compétences en matière de sureté et de sécurité des entreprises.
Le rapport invite les dirigeants identifier et cartographier les risques liés à la sécurité, afin de comprendre et prioriser l’investissement dans la sécurité. Ce qui devrait permettre de réduire les coûts liés aux risques, notamment en matière de cybercriminalité.
Sur le capital humain, les panélistes ont appelé à une accélération des réformes dans le système éducatif (général et technique) pour une meilleure adéquation formation/emploi, et mettre en place un observatoire pour mieux connaître les besoins en compétences et anticiper les évolutions des métiers.
Concernant l’industrie touristique, un levier du développement des services et des économies, les participants ont recommandé la construction d’une véritable industrie par une approche chaîne de valeur intégrant la culture, les infrastructures, les financements, la formation qualifiante et les destinations régionales.
Une table rende a sur le développement industriel, évoqué le partage de savoir-faire et des compétences tout le long des chaînes de valeurs dans chaque secteur d’activité à l’instar d’une plateforme d’intelligence industrielle et d’innovation, pour optimiser les process et améliorer la compétitivité.
Le rapport recommande de faire baisser les coûts des facteurs de production tels que l’énergie, à travers le développement de partenariats public-privé pour la recherche de solutions alternatives et l’amélioration de l’efficience.
Il appelle en outre, aux Etats, de favoriser le développement d’entreprises intermédiaires ou sous-traitants locaux tout au long de la chaîne de valeur industrielle, à travers des politiques publiques incitatives (incitations fiscales par exemple).
Dans l’optique de garantir la sécurité alimentaire, le rapport insiste sur l’agro-industrie pour transformer les matières premières. Il recommande la promotion de banques agricoles capables de prendre en compte les besoins en financement des acteurs du secteur.
Les travaux de cette « Academy » ont permis de réaffirmer le rôle central du secteur Privé comme moteur de la croissance économique en Afrique, et la nécessité d’agir sans délais pour que les entreprises et les économies gagnent davantage en compétitivité, dans un environnement international de plus en plus concurrentiel.
Le président du Patronat ivoirien, Ahmed Cissé, a soutenu que pour y parvenir, il faut réunir notamment les conditions d’un environnement des affaires et un cadre règlementaire attractif, dynamique ; et de la transparence dans les règles du marché.
Pour lui, il faut également un système de formation et un capital humain de qualité, des coûts de facteur de production raisonnables, un accompagnement des pouvoirs publics à l’accès aux marchés internationaux, ainsi que des politiques robustes de Local Content et un cadre institutionnel adapté pour promouvoir et faire émerger les champions nationaux.
Le Premier ministre ivoirien, Robert Mambé, a déclaré que pour répondre aux exigences de croissance durable, « les entreprises doivent s’adapter et mettre en place des stratégies innovantes pour rester compétitives tout en étant responsables ».
Robert Mambé a estimé que « l’avenir des entreprises africaines se déclinent dans une matrice, (et) cet avenir impose de la recherche permanente pour placer les curseurs là où il faut, quand il faut, comme il fait. C’est dire que l’innovation est le socle de votre avenir ».
En Côte d’Ivoire, le secteur privé demeure le premier investisseur avec 2/3 des investissements. Moteur de l’économie, il est le premier employeur avec 83% des emplois formels et le principal contributeur aux ressources budgétaires de l’Etat à hauteur de 90%.
Le Comité scientifique a invité, par ailleurs, les dirigeants africains à orienter le financement de la recherche et favoriser la création de centres de recherches dans les secteurs porteurs identifiés, et à faciliter le développement d’écosystèmes à travers des incitations pour la création d’entreprises innovantes.
AP/APA