Le PPA-CI, le parti de Gbagbo, dénonce des « arrestations arbitraires » de ses militants.
Ces interpellations ont eu lieu, le 24 février 2023, lors de l’audition du secrétaire général de la formation politique devant le juge d’instruction de la Cellule spéciale d’enquête et de lutte contre le terrorisme.
Le parti avait appelé à une forte mobilisation de ses partisans pour accompagner son secrétaire général, Damana Pickass. Pendant cette journée, 34 cadres, militantes et militants du PPA-CI ont été interpellés par la police. Ensuite, 31 personnes parmi eux ont été déférées devant le parquet et placées sous mandat de dépôt.
« Ce sont des arrestations arbitraires », a déclaré le porte-parole du PPA-CI, Katinan Koné, renseignant que ces 31 personnes ont été incarcérées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays.
Ils devront comparaître devant un juge dans le cadre d’une procédure de « flagrant délit pour répondre des chefs d’accusation de trouble à l’ordre public », a-t-il insinué, faisant remarquer que « certains étaient dans le cortège qui accompagnaient le secrétaire général au cabinet du juge d’Instruction ».
Ces militants ont été « extraits de leurs véhicules par la police. Des chauffeurs qui conduisaient leur patron ont été également arrêtés, alors qu’aucune des personnes arrêtées ne participait à un quelconque mouvement qui aurait troublé l’ordre public », a-t-il rapporté.
Le PPA-CI « condamne énergiquement l’interpellation arbitraire et la détention des 31 camarades du parti et exige leur libération sans délai », a dit Koné Katinan dans une déclaration. Il a ensuite dénoncé « les tentatives de stigmatisation maladroitement orchestrées par le gouvernement » contre Damana Pickass.
Damana Pickass et Ikpo Lagui, deux cadres du parti, entendus le 24 février 2023 dans l’affaire de l’attaque, en avril 2021, du camp militaire du deuxième bataillon projetable situé à Anokoua Kouté, dans la commune d’Abobo (nord d’Abidjan), ont été inculpés et libérés, mais mis sous contrôle judiciaire.
Le parti « condamne vigoureusement l’inculpation, à des fins politiques, du secrétaire général du parti », a martelé son porte-parole Koné Katinan, qui « attribue au pouvoir l’entière responsabilité de la crispation du climat politique ».
Il a par ailleurs interpellé le pouvoir judiciaire sur sa responsabilité dans le maintien de la paix sociale en Côte d’Ivoire, tout en invitant les animateurs de ce pouvoir à assumer leurs missions conformément à leur serment.
« L’image des magistrats est de plus en plus écorchée dans l’opinion nationale depuis 2011. L’appareil judiciaire ne doit pas devenir un instrument de persécution des citoyens dont ils sont justement chargés de protéger les droits et les libertés », a-t-il lancé.
Le secrétaire général du PPA-CI et Ikpo Lagui avaient été convoqués devant Mme Enokou Gnamiabra Eunice, juge d’instruction en charge du 10ème cabinet d’Instruction au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau qui loge la Cellule spéciale d’enquête, d’instruction et de lutte contre le terrorisme.
Damana Pickass et Ikpo Lagui, un cadre du parti à Yopougon, suppléant du député Georges-Armand Ouégnin, tous deux accusés d’atteinte à la « sûreté de l’Etat », ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire sans mandat de dépôt.
AP/APA