Dans une déclaration rendue publique, mercredi, à Bouaké (Centre-Nord), la Plateforme de la société civile pour la paix et la démocratie (PSCPD) a invité le gouvernement ivoirien à faire face à l’exacerbation des conflits intercommunautaires de plus en plus récurrents dans le pays en accentuant la répression contre les auteurs d’informations fausses sur les réseaux sociaux.
Selon le coordonnateur général de cette plateforme, Soumaïla Doumbia, auteur de la déclaration, il est « inacceptable qu’en ce 21è siècle, des internautes utilisent des termes pour caractériser les groupes de communautés alors que la Côte d’Ivoire dans toute sa diversité a besoin d’unité, de réconciliation et de cohésion sociale ».
C’est pourquoi, poursuit M. Doumbia, « la PSCPD exhorte le gouvernement à accentuer la répression des diffuseurs de fausses informations sur les réseaux sociaux » afin de minimiser les dégâts humains et matériels lors de conflits entre différentes communautés.
Pour la PSCPD, les crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire ont impacté fortement la cohésion sociale dans toutes les régions du pays, dont notamment à Bouna (extrême Nord-Ouest) en avril 2016, à Kanakono (extrême Nord) en décembre 2017 ainsi que dans l’Ouest ivoirien à Zouan-hounien, Bangolo, Facobly, Duékoué, Bin Houin et Sipilou en 2018 et 2019.
« La région de Gbêkê (Bouaké, Centre-Nord) quant à elle, est en proie à des conflits intercommunautaires et fonciers », a fait remarquer M. Doumbia, notant plusieurs conflits Malinké-Baoulé enregistrés à Djebonoua, Botro, Sakassou et Marabadiassa.
Revenant sur les dernières violences en date dans la région, la PSCPD fait une analyse des événements du 15 au 17 mai dernier à Béoumi, relevant à ce sujet que l’historique des « crispations» entre les différentes communautés dans cette ville se sont toujours « reposées sur des questions économiques ».
Il s’agit entre autres de conflits éleveurs-agriculteurs, de conflits entre pécheurs Baoulé et Bozo du Mali et plus récemment de conflits entre transporteurs Malinké et les nouveaux venus dans ce secteur, c’est-à-dire la communauté autochtone Baoulé.
Face à ce triste constat, conclut Soumaïla Doumbia, la PSCPD lance un appel pressant à tous les acteurs de la vie politique et sociale en vue « de ramener la paix dans les cœurs et esprits des Ivoiriens » à l’approche de la présidentielle de 2020, en bannissant de leur langage « les déviations, la manipulation politique et le matraquage psychologique dont sont victimes les populations ces derniers temps ».
CK/ls/APA