Le Centre africain de management et de perfectionnement des cadres (CAMPC) a lancé jeudi à Abidjan un Master 2 professionnel en diplomatie, protocole et relations internationales, lors d’une rentrée solennelle à l’Université Félix Houphouët-Boigny.
La formation, qui débute lundi, va se dérouler en présentiel et par télé-enseignement pour les auditeurs qui résident en Côte d’Ivoire et hors du pays, a dit à la presse le directeur général du CAMPC Joseph Kaudjhis, en marge de la cérémonie de rentrée solennelle.
La formation a lieu sur dix mois avec six mois de préparation de mémoire, a fait savoir M. Kaudjhis, expliquant que le CAMPC lance cette formation pour « combler un vide en Afrique francophone » où on n’a pas une formation spécifique en diplomatie, protocole et relations internationales.
Tous ceux qui étaient candidats à cette formation, dira-t-il, étaient obligés de se rendre en Europe pour faire ces formations. Après avoir analysé cette situation, le CAMPC a décidé d’ouvrir cette filière en son sein.
Pour être éligible à cette formation du Master 2 professionnel, diplomatie, protocole du CAMPC, il faut justifier d’un niveau universitaire et d’une expérience professionnelle. Cette offre tombe à point nommé car de plus en plus, des professionnels sont demandeurs de cette formation.
Au cours d’une conférence inaugurale, Gnamien Yao, consultant en relations internationales et protocole, a exposé sur le thème : « L’organisation et le fonctionnement du monde d’hier à aujourd’hui ». Il a fait observer que la diplomatie est un « maillon » des relations internationales.
M. Gnamien Yao a invité les États africains à être pro-actifs dans leurs relations diplomatiques et à « refuser de subir » l’influence des autres. Et ce, a en affichant des ambitions de puissance et en s’inscrivant dans le génie mondial à travers leur savoir-faire.
Les grandes puissances, dira-t-il, ont aussi connu « l’humiliation » à un moment donné de leur histoire, mais ont en dépit de ces faits, amorcé leur développement à l’instar du Japon et de la Chine. L’Afrique, elle aussi, renchérit-il, peut s’affranchir de la traite des noirs.
Pour lui, la diplomatie « c‘est renforcer et défendre une situation qui vous arrange et changer ce qui ne nous arrange pas ». Dans ces conditions, « il n’y a plus d’émotions, il n’y a plus de méchants, il n’y a plus de bons », c’est une question d’intérêt.
« On établit des relations avec l’autre pour en faire un allié, parce qu’ on vit dans un monde dangereux et on estime que si on est seul, on ne peut pas vaincre les adversités, on se met avec les autres pour mutualiser les forces et essayer de dégager les menaces d’où qu’elles viennent », a-t-il soutenu.
Le CAMPC est une institution inter-Etats qui se veut un outil de formation pour les cadres et les leaders africains. Quelques 25.000 cadres africains en provenance d’entreprises et institutions ont été formés en 43 ans d’activités.
AP/ls/APA