Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a procédé lundi à Abidjan au lancement officiel des états généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, en présence de la Directrice générale adjointe de l’Unesco chargée de l’éducation, Stefania Giannini.
« Face aux réalités qui transforment notre humanité à un rythme vertigineux, il est impérieux que de temps en temps, on fasse une pause pour évaluer le chemin parcouru et apporter les ajustements nécessaires », a déclaré M. Patrick Achi dans un discours.
M. Patrick Achi a fait observer que « le système scolaire ivoirien a commencé à perdre ses lettres de noblesse avec l’avènement des crises à répétition que la nation a subi de plein fouet (…) depuis les années 1990 ».
« Il nous faut courageusement avec honnêteté et franchise questionner le système » de l’école qui offre la connaissance, mais également les parents qui sont au coeur de l’éducation des enfants, a-t-il ajouté.
L’Etat ivoirien consacre des arbitrages budgétaires favorables au secteur éducatif. « En 2019, 5% du PIB, 18% du budget de l’Etat et 44% du budget de fonctionnement ont été consacrés aux enseignements du préscolaire, du primaire et du secondaire général ».
Depuis 2011, le gouvernement ivoirien a construit 36.665 classes dans le primaire et le secondaire, recruté 76.430 enseignants et plus de 4.800 personnes dédiées à l’encadrement afin que chaque enfants ait droit à l’éducation.
La directrice générale adjointe de l’Unesco, Stefania Giannini, s’est dite « vraiment très heureuse » de prendre part à ces assises, un « moment décisif » visant à mettre l’éducation au centre de l’agenda politique afin de « repenser » le système éducatif ivoirien.
L’éducation, dira-t-elle, est « le socle du développement durable surtout en ce moment de crise sanitaire de Covid-19 » et également le moteur d’une relance inclusive et résiliente pour surmonter la pandémie.
Elle a suggéré un programme ciblé pour scolariser tous les enfants, promouvoir des enseignants qualifiés et outillés face aux défis actuels, ainsi que les compétences digitales dans l’apprentissage et la prise en compte de la petite enfance.
« Je réitère l’engagement total de l’Unesco à accompagner l’Etat de Côte d’Ivoire afin de relever les défis » liés à l’éducation et à l’alphabétisation, a assuré la directrice générale adjointe de l’Unesco, Stefania Giannini, souhaitant un « pacte social durable pour la réussite des élèves ».
La ministre ivoirienne de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, a expliqué que les états généraux de l’éducation visent à « projeter l’école ivoirienne dans une nouvelle trajectoire adossée à la fois à la consolidation des acquis pour la rendre plus performante ».
L’objectif de ces états généraux, mentionnera-t-elle, est de « penser une politique éducative » à travers un dialogue ouvert sur l’école ivoirienne, la cinquième du genre depuis l’accession du pays à l’indépendance.
« Il s’agira pour tous les acteurs et les partenaires du système éducatif de s’accorder sur un diagnostic, de faire des recommandations en vue d’une école plus performante », a relevé Mme Mariatou Koné.
A l’issue de ces états généraux qui seront éclatés dans les différentes régions du pays et au niveau de la diaspora, « nous disposerons d’un plan d’actions et d’une feuille de route bien précise », a-t-elle poursuivi.
L’école ivoirienne a hérité des séquelles des crises socio-politiques successives. De ce fait, des investissements importants ont été injectés depuis 2011 et l’école a été rendue obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans.
Nommée le 6 avril 2021, Mme Mariatou Koné, a annoncé à sa prise de fonction les états généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation afin de permettre aux acteurs du système éducatif de contribuer par leurs idées à relever les défis de sa mission.
Ces assises donneront l’opportunité aux acteurs du système éducatif et aux partenaires de l’école ivoirienne de faire des propositions conséquentes afin de pérenniser les acquis. Et ce, de manière participative et inclusive
Ce processus qui bénéficie de l’appui des partenaires durera sur six mois avec des consultations dans l’ensemble des Districts autonomes du pays et aussi sur une plateforme numérique. Des états généraux de l’éducation ont déjà eu lieu en Côte d’Ivoire en 1977;1985;1990 et 1994.
AP/ls/APA