Le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a procédé lundi à Abidjan au lancement du 1er Centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition en Afrique (CERFAM), en présence du roi de Losotho, Sa Majesté Letsie III, champion de la nutrition de l’Union africaine (UA).
« Le CERFAM permet d’identifier dans chacun de nos pays les bonnes pratiques et d’impulser une dynamique forte dans le combat » de la lutte contre la faim et la malnutrition en Afrique, a dit le vice-président ivoirien lors de la cérémonie de lancement à Cocody, dans l’Est d’Abidjan.
Le centre devrait permettre de répondre à la demande de renforcement des capacités nationales et régionales dans un partenariat Sud-Sud pour atteindre l’Objectif de développement (ODD) numéro 2, a indiqué M. Duncan se félicitant de l’intérêt déjà suscité par des pays pour un partage d’expériences.
Le roi de Lesotho, Letsie III, a appelé le continent à libérer son potentiel économique en garantissant la sécurité alimentaire, car « la malnutrition est un facteur qui retarde le PIB (Produit intérieur brut) » parce qu’un enfant malnutri fait face à une baisse de ses facultés mentales.
Le CERFRAM intervient comme un mécanisme pour faciliter le partage d’expériences entre les pays en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et lutter contre la malnutrition. Elle se veut en outre une plateforme permettant aux pays en développement de tirer partie de l’expertise des autres Etats.
Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, a soutenu que l’Afrique qui détient près de 50% des terres arables dans le monde peut arriver à une situation de sécurité alimentaire. Mieux, le continent peut nourrir le monde.
Quatre missions principales ont été assignées à ce centre à savoir l’assistance technique, la recherche, les partenariats et le plaidoyer. Pour la part du gouvernement ivoirien, il s’agira de coordonner avec le PAM les activités et mettre à disposition le financement pour le fonctionnement du centre.
Les locaux de CERFAM ont été fournis par l’Etat de Côte d’Ivoire conformément à un mémorandum signé le 5 octobre 2018, toutefois le centre est géré en tant que centre du PAM (Programme alimentaire mondial), régi par les règles et procédures de l’institution internationale.
La région du Centre et de l’Ouest de l’Afrique reste particulièrement en proie sous le fardeau de la faim et de la malnutrition. Les crises sociaux-politiques, l’implosion démographique, le faible accès aux services sociaux de base, le changement climatique, constituent les enjeux majeurs.
Au niveau de l’Afrique subsaharienne, plus de 23% de la population sont en situation d’insécurité alimentaire et 21% en sous-alimentation. La malnutrition chronique ou retard de croissance affecte sur en continent 30,5% des enfants de moins de cinq ans, selon l’OMS.
A l’instar de la sous-région, la Côte d’Ivoire n’échappe pas à ce fléau. L’insécurité alimentaire modérée qui est la forme la plus répandue en milieu rural ivoirien, touche 10,8% des ménages selon les données de 2018. L’Etat a ainsi fait de la lutte contre la faim et la malnutrition une priorité nationale.
Pour l’accélération de l’ODD 2 visant l’élimination de la faim et la malnutrition en partenariat avec le PAM, la Côte d’Ivoire a manifesté sa volonté auprès du PAM dès 2016 et son intention d’abriter le Centre d’excellence régional de lutte contre la faim et la malnutrition en Afrique.
À travers son plan stratégique pays 2019-2023, le PAM s’est engagé à accompagner le gouvernement ivoirien pour un montant de 80 millions de dollars (46,38 milliards Fcfa). Un partenariat qui s’est traduit par la signature d’un mémorandum d’entente pour la création de ce centre le 5 octobre 2018.
AP/ls/APA