La Chambre d’appel de la Cour pénale internationale ( CPI) va entendre jeudi prochain les parties (accusation, défense, État de Côte d’Ivoire, victimes) sur la requête de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo dans laquelle il demande à la juridiction de réexaminer les conditions de sa mise liberté qui lui ont été imposées après son acquittement.
« La Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) tiendra une audience le 6 février 2020 (avec possibilité d’extension au 7 février) afin d’entendre des observations sur la requête soumise le 7 octobre 2019 par laquelle Laurent Gbagbo prie la Chambre d’appel de réexaminer son arrêt du 1er février 2019, qui imposait des conditions à sa mise en liberté ainsi qu’à celle de M. Charles Blé Goudé après leur acquittement», rapporte une note d’information transmise samedi à APA.
Selon la juridiction, cet appel est « distinct» de l’appel du procureur contre l’acquittement prononcé par la Chambre d’appel le 15 janvier 2019.
Avant cette audience de jeudi prochain, l’accusation, les équipes de défense de M. Gbagbo et M. Blé Goudé ainsi que le bureau du conseil public pour les victimes et les représentants de la République de Côte d’Ivoire avaient été invités à présenter leurs observations devant la Chambre d’appel de la CPI présidée par le juge Chile Eboe-Osuji.
Les avocats de M. Gbagbo ont déposé le 07 octobre dernier une requête afin d’obtenir une libération totale de l’ancien président ivoirien avec en ligne de mire son retour en Côte d’Ivoire.
Selon eux, « l’intégralité des droits humains fondamentaux » de M. Gbagbo doit être rétablie puisque celui-ci a été acquitté depuis mi-janvier 2019 de toutes les charges portées contre lui.
De leur côté, les Conseils de la République de Côte d’Ivoire ont fait observer dans un document adressé à la CPI, leur crainte sur la « réalité du risque de fuite » de M. Gbagbo si celui-ci recouvre une liberté totale alors que la procédure ouverte contre lui n’est pas encore terminée.
Par ailleurs, pour les avocats de l’État de Côte d’Ivoire, le retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire serait un facteur de «grave désordre». Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la jeunesse ont été acquittés en janvier 2019 et libérés sous conditions par la CPI des charges de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011.
Depuis lors, M. Gbagbo réside à Bruxelles en Belgique alors que son ex-codétenu est au Pays-Bas. Ils sont tous les deux en attente de la fin de la procédure à leur encontre car le procureur de la CPI a fait appel contre la décision d’acquittement.
LB/ls/APA