Abidjan et Accra ont fait le bilan de leurs actions communes, à l’occasion de la 4e réunion du Comité de pilotage de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana, le 2 juin 2023, dans la capitale ghanéenne.
La session était présidée par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural de Côte d’Ivoire, président en exercice de l’Initiative, M. Kobenan Kouassi Adjoumani et son collègue de l’agriculture du Ghana.
Dans son discours d’ouverture, M. Adjoumani a déclaré que l’Initiative ne doit « pas baisser les bras, mais aller plus loin, afin d’établir les bases d’un meilleur prix durable pour une juste rémunération aux producteurs de cacao de nos pays ».
Il a salué « la clairvoyance » des chefs d’États respectifs, M. Alassane Ouattara et Nana Akufo qui dans le cadre de leur concertation ont mis en place, dans une vision commune, ce cadre de collaboration qu’est l’Initiative cacao Côte d’Ivoire – Ghana.
« Grâce à cet instrument de développement, ce sont les conditions de vie et de travail de nos parents producteurs de cacao qui s’en trouveront grandement améliorées. C’est la raison pour laquelle je voudrais encourager l’intégration du Cameroun et du Nigeria dans notre Union », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Agriculture du Ghana, M. Bryan Acheampong s’est félicité de la tenue de cette 4ème réunion de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana. Pour lui, cette rencontre est une occasion pour l’organisation de faire le point de la situation.
« Nous voyons aujourd’hui une amélioration du prix sur le marché et qui montre une certaine stabilité dans nos marchés ainsi que d’autres problèmes comme les outils sur le marché », a fait observer M. Bryan Acheampong, dans un discours.
Il a évoqué le problème de sécurité des zones de production et aussi les questions de mouvement de cacao entre les deux pays et même ailleurs, ce qui pose des problèmes. Toute chose qui justifie cette session pour débattre de ces questions et la possibilité de mener des actions communes.
M. Brahima Yves Koné, directeur général du Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire, organe de régulation de la filière, a relevé que « le DRD (Différentiel de revenu décent) a été un élément pour permettre de donner le meilleur taux aux planteurs » en termes de prix, indexant les partenaires de la filière.
Les deux pays ont signé un « pacte économique » visant à mettre en place des comités techniques qui travaillent de manière à pouvoir trouver des solutions, pour que le marché intègre définitivement le DRD de manière à mieux payer les planteurs.
« Les partenaires du marché ont joué sur un élément. La prime qui bonifie chaque pays. Ils ont joué sur cette prime pour diminuer les différentiels. Mais nous sommes restés très vigilants et solides dans nos bottes en ce qui concerne nos deux pays », a-t-il poursuivi.
« Nous tenons des réunions périodiques avec les salles de marché et, ensemble, nous fixons les conditions de mise en marché de notre cacao. Donc, nous avançons doucement. Le DRD nous ne l’avons pas récupéré totalement, mais on n’en est pas loin à l’heure actuelle », a-t-il dit.
La réunion s’est tenue en présence du secrétaire exécutif de l’Initiative M. Alex Assanvo, ainsi que les deux dirigeants en charge de la gestion du cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire qui sont Yves Koné Brahima du Conseil café cacao et Joseph Boahen Aidoo de Ghana Cocoa Board.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire représentent plus de 60% de la production mondiale des fèves de cacao. Les deux pays producteurs demandent aux industriels du chocolat et aux négociants une plus juste rémunération des producteurs à travers le DRD.
AP/APA