L’ancien président Laurent Gbagbo, s’est prononcé sur des questions pendantes liées à la crise postélectorale de 2010-2011, dans une déclaration, à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
« Je regrette que le président de la République n’en ait pas profité pour satisfaire l’une des demandes maintes fois formulées, de son vivant, par Henri Konan Bédié, à savoir la création d’un contexte favorable pour solder définitivement le passif des deux dernières décennies marquées par de graves crises politiques », a dit M. Gbagbo.
« Il est de notoriété que le président Henri Konan Bédié a régulièrement demandé la libération des prisonniers de la crise post-électorale de 2011 et ceux de la crise du « troisième mandat », partageant totalement mon opinion sur cette question », a révélé M. Laurent Gbagbo.
L’ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a fait savoir « qu’à ce jour, neuf membres des Forces de défense et de sécurité (FDS), qui ont défendu la République en 2011, sont encore en prison, 12 ans après la fin de la crise post-électorale ».
Ce sont, dira-t-il, « pour l’armée de terre, Dogbo Blé Bruno, Aby Jean, Ohoukou Mody Léopold, Gnatoa Katet Paulin, Kipté Yagba, Toh Ferdinand ; pour la marine nationale Ourigou Bawa Félicien, pour la gendarmerie nationale Séka Yapo Anselme (et) la police Osée Loguey ».
« Quel que soit ce qui est reproché à ces personnes, l’absence de mesure de clémence à leur endroit, doublée de l’omission de poursuites contre les personnes réputées proches du régime en place, malgré les faits graves dont ils sont suspectés, risque de transformer leur sanction correctionnelle en sanction de vengeance », estime M. Gbagbo.
Cela, poursuivra-t-il, « dénature même le sens de la correctionnelle dans une République ». Il appellera encore au retour rassuré des Ivoiriens encore en exil, persistant « qu’il n’est pas bon pour l’image de notre pays que l’ancien Premier ministre Guillaume Soro soit toujours en exil ».
« Le décès, en exil au Togo, de M. Amédée Couassi Blé, ancien secrétaire général de la présidence de la République, en constitue la parfaite illustration. Chaque fois que le gouvernement élargit un prisonnier ou facilite le retour de nos compatriotes encore en exil du fait des crises politiques, il œuvre au renforcement de la cohésion nationale », a-t-il fait observer.
« C’est pourquoi, je me félicite du retour des artistes Gadji Celi, Serges Kassy et François Kency. Je continue d’appeler la libération de tous les prisonniers militaires et civils. Je pense, en ce qui concerne les derniers, à M. Souleymane Kamagaté dit Soul To Soul ( ex-chef du protocole de Guillaume Soro) et ses amis », a-t-il déclaré.
AP/APA