Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), le parti de Gbagbo, appelle à la mobilisation des militants pour sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025, en dépit de son retrait de la liste électorale.
Pr Sébastien Dano Djédjé, un cadre du PPA-CI, a exprimé ce mardi 18 mars 2025, « son inquiétude quant à la crédibilité du processus mis en place » et pointé du doigt les « dysfonctionnements », qu’il juge « dangereux pour la paix » en Côte d’Ivoire.
Cette réaction du parti de Gbagbo a lieu au lendemain de l’ouverture du contentieux électoral et de l’affichage de la liste provisoire. Durant cette période, seuls les électeurs peuvent faire des réclamations.
Selon lui, la Commission électorale indépendante (CEI) a « exclu environ 3,5 millions de potentiels électeurs », dénonçant que la liste électorale contient « des électeurs fictifs, des personnes décédées, des usurpations d’identité, des inscriptions massives suspectes et des doublons familiaux ».
« Nous constatons que la Côte d’Ivoire est l’un des rares pays de la sous-région à organiser des élections avec une extrême minorité d’électeurs. Cela pose un problème majeur de fiabilité de la liste, en plus des fraudes massives et multiformes que nous dénonçons », a déclaré Dano Djédjé.
De ce fait, le PPA-CI « exige un audit indépendant, comme cela s’est fait au Mali, au Bénin ou au Sénégal », a-t-il soutenu, soulignant que le PPA-CI a déjà élaboré, grâce à ses experts, les Termes de référence (TDR) pour cet audit.
L’absence de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo sur la liste est perçue par le président exécutif du PPA-CI, M. Dano Djédjé comme « une volonté délibérée de l’écarter de la course à la présidentielle » du 25 octobre 2025.
« Ce refus est un acte de mépris, d’orgueil, voire de vengeance, qui s’inscrit dans une stratégie visant à démobiliser nos militants. Mais, c’est peine perdue, les militants du PPA-CI, fidèles à leur engagement, ne se laisseront pas détourner », a-t-il affirmé.
Selon lui, cette exclusion vise à « provoquer des troubles, afin de justifier une répression ou un maintien au pouvoir par la force ». Toutefois, le PPA-CI « gardera sa lucidité et sa mobilisation » avec comme « priorité absolue » son inscription sur la liste électorale, un « devoir moral ».
Au regard de la situation, la direction du PPA-CI a décidé de suspendre ses missions de terrain diligentées depuis le 13 mars 2025 et convoquera une réunion des instances dans les jours à venir pour définir la conduite à tenir.
Dano Djédjé a demandé aux militants du PPA-CI de se « focaliser » sur la candidature de Laurent Gbagbo, « qui reste et demeure à ce jour leur seul et unique candidat à l’élection présidentielle de 2025 ». Il les invitera à se rendre dans les centres pour le contentieux.
Le parti a également demandé à ses militants de se « concentrer sur le contentieux électoral », en se rendant « massivement dans les centres d’enrôlement, et de se tenir prêts pour la révision de la liste électorale de 2025, demandée avant l’élection présidentielle », a-t-il poursuivi.
Pr Dano Djédjé a, par ailleurs, condamné les actions de la CEI visant « à exclure une grande partie du peuple ivoirien » et lancé une « alerte solennelle à l’opinion nationale et internationale quant au risque de violation répétée des droits de l’homme en Côte d’Ivoire ».
« Nous allons déposer des réclamations massives pour exiger la radiation des électeurs fictifs et des fraudeurs. Nous allons réclamer des comptes à chaque niveau du processus électoral. Nous allons exiger l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale », a-t-il insisté.
Pr Dano Djédjé a soutenu que le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ne se laissera pas « voler » cette élection, confirmant que l’ex-président Gbagbo « est leur candidat à l’élection présidentielle de 2025, qu’il va gagner ».
Condamné à 20 ans ferme dans l’affaire de braquage de la Bceao lors de la crise postélectorale de 2010-2011, M. Gbagbo a été radié de la liste électorale. Bien qu’il bénéficie d’une grâce présidentielle depuis août 2022, cela ne permet pas son admission sur la liste électorale.
AP/Sf/APA