Une formation en élevage d’alevins s’est tenue au Centre de recherche et de développement de l’aquaculture (ARDEC) à Akossombo, au Ghana, deuxième pays producteur aquacole de la région ouest-africaine après le Nigeria, et le premier producteur de tilapia avec plus de 89 000 tonnes en 2021.
Dix techniciens dont cinq exerçant dans les stations publiques du ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques, et cinq exerçant dans des fermes privées productrices d’alevins, ont pris part du 5 au 23 août 2024, à une formation pour la production d’alevins.
Cette session de renforcement de capacité s’inscrit dans le cadre de l’appui du programme FISH4ACP de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au gouvernement ivoirien.
A travers cette initiative, les autorités ivoiriennes ambitionnent d’accroître la production aquacole à l’horizon 2030 et permettre au pays d’être autosuffisant en poissons, particulièrement en poisson tilapia, d’où la nécessité de la maîtrise des techniques de production d’alevins.
« La formation avait pour objectif de permettre à des techniciens ivoiriens d’alevins de visiter et d’apprendre les modèles et pratiques de gestion de la production d’alevins au Ghana, un pays voisin en avance dans ce domaine », expliqué Mme Djiré Foungnigué, administratrice nationale du Programme FISH4ACP en Côte d’Ivoire.
Elle vise, en outre, à « augmenter leur productivité et à fournir des alevins mâles vigoureux et uniformes, exempts de maladies et de déformations, capables de répondre à la demande d’alevins de qualité des pisciculteurs nationaux », a-t-elle ajouté.
La coopération Sud-Sud est à même d’apporter des solutions adaptées à notre contexte national du fait de notre proximité avec le Ghana (niveau de développement comparable, conditions naturelles similaires), a souligné Mme Djiré Foungnigué.
Durant la formation, les techniciens ont pu renforcer leurs connaissances, entre autres, sur la sélection et la gestion des stocks de géniteurs, la préparation et la gestion de la ponte, la gestion de la qualité de l’eau, la production d’alevins monosexes mâles (préparation d’aliment et le rationnement, inversion hormonale, récolte des alevins).
Ils se sont familiarisés également avec la gestion des alevins en général, les méthodes et procédures de comptage des œufs, des alevins; la tenue de registres pour la collecte de données ; la biosécurité et la gestion sanitaire.
Au terme de la formation, ces techniciens se sont dits outillés pour relever le défi de la disponibilité permanente des alevins en Côte d’Ivoire, qui accuse un important déficit en matière de production halieutique.
« Une fois au pays, cette formation va m’aider à améliorer la production d’alevins en quantité et qualité », a témoigné Mlle Edwige Kossonou Adja, technicienne halieutique à la station d’alevinage d’Assoumoukro à Abengourou (Est ivoirien).
M. Stéphane Kouamé Koffi, aquaculteur à la ferme Ouattara N’Golo de Daloa (Ouest ivoirien), a pour sa part, promis transmettre les connaissances acquises auprès des producteurs d’alevins de tilapia, notamment sur les bonnes pratiques de production d’alevins de tilapia mono sexe mâles.
Le Programme FISH4ACP est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) qui vise à garantir la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture.
L’initiative vise à contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la prospérité économique et à la création d’emplois en garantissant la durabilité économique, sociale et environnementale de la pêche et de l’aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique.
Le Programme FISH4ACP est mis en œuvre par la l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et est financé par l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).
Le programme soutient la chaîne de valeur du tilapia d’élevage en Côte d’Ivoire à travers la mise en œuvre d’une stratégie décennale de mise à niveau de la chaîne de valeur développée de manière participative avec les acteurs de la chaîne de valeur.
AP/Sf/APA