Les étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à Abidjan, la plus grande du pays, « condamnent avec fermeté l’assassinat des civils » dans la bande de Gaza, dans une motion.
Cette motion a été lue, ce vendredi 14 juin 2024, lors d’une conférence animée par l’avocat ivoirien, Pierre Dagbo, sur le thème « La reconnaissance des Etats en droit international : Cas de l’Etat palestinien ».
Sopie Apia Carène, porte-parole des étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, la plus grande université du pays, a lu une motion de soutien au peuple palestinien, après un échange-débat à l’Amphi E de la Faculté de droit.
« Les étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, réunis ce 14 juin 2024, apportent leur soutien au peuple et condamnent avec la plus grande fermeté l’assassinat des civils en Palestine », a-t-elle déclaré.
Selon Sopie Apia Carène, en six mois, soit 252 jours, aujourd’hui, des « massacres de la population palestinienne » ont occasionné des exodes massifs de personnes se situant entre 200 et 250.000 personnes, depuis octobre 2023.
Lors d’un échange-débat, l’avocat ivoirien, Pierre Dagbo, l’un des membres du Collectif des avocats dans le monde pour la cause Palestinienne, a soutenu qu’il faut un Etat palestinien à côté d’un Etat juif, martelant que « c’est ce que les extrémistes refusent aujourd’hui » en Israël.
Une « guerre génocidaire »
Invité spécial à cette conférence, l’ambassadeur de la Palestine en Côte d’Ivoire, Abdal Karim Ewaida, a affirmé que « cette guerre barbare et génocidaire dans la bande de Gaza et tous les territoires occupés, a fait plus de 37.000 morts et plus de 80.000 blessés ».
Le conflit a occasionné également « la destruction de plus de 70% des infrastructures de la bande de Gaza. Pour lui, la communauté internationale n’a pas été à la hauteur de l’évènement et a échoué à plusieurs reprises à parvenir à un cessez-le-feu.
Cependant, plusieurs pays européens, notamment l’Espagne, la Norvège et la Slovénie, le 22 et 29 mai 2024, ont annoncé leur reconnaissance de l’État de la Palestine pour exprimer leur foi en la solution à deux États comme seule solution viable à la question palestinienne.
Reconnaissance d’un Etat à l’ONU
Le diplomate palestinien a fait savoir que 147 pays sur 193 Etats membres des Nations Unies plus le Vatican sont favorables à un Etat palestinien. Mais, en droit international, c’est la convention de Montevideo sur les droits, un traité signé le 26 décembre 1933, qui définit un État.
Pour ériger un Etat, il faut quatre critères, notamment un gouvernement, un territoire, une population et la capacité à entrer en relation avec la société internationale. Il a expliqué qu’à cet effet, la Palestine a été créée dans le cadre du processus d’Oslo dans les années 90 et ses autorités sont reconnues.
Concernant le territoire, Abdal Karim Ewaida a partagé que « d’après les Nations Unies, ce serait le territoire d’avant la guerre de 1967 », qui est pris en compte, ce qui implique la Cisjordanie, Jérusalem Est (capitale) et la bande de Gaza.
Pour que la Palestine soit reconnue comme un État de plein exercice à l’ONU, il faut une proposition du Conseil de Sécurité, où sur les 15 membres, au moins neuf soient favorables et ensuite un vote de l’Assemblée générale en présence des 193 membres de l’organisation.
La stratégie palestinienne
Abdal Karim Ewaida a révélé qu’à la suite d’une demande d’adhésion à l’ONU, en 2011, c’est récemment, le 8 et le 11 avril 2024, qu’une nouvelle demande d’adhésion de la Palestine a été transmise au secrétaire général des Nations Unies.
Toutefois, la demande visant la reconnaissance de l’État de la Palestine n’a pas eu un écho favorable au Conseil de sécurité de l’ONU, où un véto des Etats-Unis a empêché que la requête soit soumise aux 193 Etats membres pour se prononcer en Assemblée générale.
Aujourd’hui, la Palestine déploie une stratégie auprès de toutes les organisations universelles et régionales dont les Nations Unies, en priorité, ainsi que l’Union européenne et la Ligue Arabe. La Norvège, l’Irlande et l’Espagne, des pays de l’Europe de l’Ouest, ont reconnu récemment l’État de la Palestine
La Palestine a introduit, le 29 novembre 2012 une requête auprès de l’ONU pour être reconnue comme Etat observateur de l’organisation. Cela a permis à la Palestine d’adhérer, depuis lors, à différentes organisations internationales.
AP/APA